Travailleurs sociaux : ce ne sont pas que des personnes avec de bonnes intentions – Ils sont bien plus que ça

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Article original en espagnol : Trajabadores sociales : No son personas con buenas intenciones – Son mucho más que eso, Paqui Ramos, 7 février 2021.

Source : https://cadenaser.com/programa/2021/02/07/a_vivir_que_son_dos_dias/1612690619_898467.html

Comptes Twitter : @Paqui_Ramos, @Avivir, @La_SER

Traduction : Patrick Moulin, alias @dsirmtcom

Travailleurs sociaux : ce ne sont pas que des personnes avec de bonnes intentions 

Ils sont bien plus que ça : une vocation, un travail qualifié, polyvalent, majoritairement féminin. Les tâches des travailleurs sociaux sont quasiment illimitées

Copie d’écran du site Cadenaser.com

Si on vous demandait ce que fait un travailleur social, vous l’associeriez rapidement au manque de ressources, et même à la charité. Et c’est vrai. Mais c’est seulement une partie de tout ce qu’ils font. Ils combattent l’oppression de la pauvreté, celle du machisme et du racisme, le manque d’opportunités.Ils sont pratiquement dans tous les secteurs où une personne a besoin d’aide.

Loreto Aranda Sánchez est directrice de programmes sociaux à Hartford et professeure associée au Diplôme de Travail social à l’Université de Comillas. Elle a développé sa carrière professionnelle dans différents secteurs et milieux : migrants, personnes âgées, femmes et mineurs. Elle est travailleur social depuis 30 ans, une décision qui, dit-elle, lui a changé la vie. “C’est une attitude, une passion, un mélange d’éthique et de gestion. Bien que, souvent, sans ressources pour le réaliser”. Les week-ends, elle collabore volontairement dans des mouvements de quartiers, dans les files d’attente de la faim. “C’est très difficile de l’expliquer à une personne qu’elle doit s’occuper d’aider ses enfants à faire leurs devoirs lorsqu’elle vit, par exemple, dans la Cañada Real [bidonville de Madrid] et que l’éducation des enfants est la dernière de ses préoccupations”. Mais [les travailleurs sociaux] sont là, pour que cet aspect ne soit pas négligé non plus.

Rubén Yusta Tirado est travailleur social dans une résidence pour personnes âgées de Sanitas. Il est le trait d’union entre les usagers et leurs familles. Et s’il n’y a pas de famille ou si celle-ci s’en désintéresse, il devient le soutien dont ils ont besoin. Durant le confinement, ils ont dû s’adapter à la situation très dure vécue dans les résidences [pour personnes âgées]. L’accompagnement en fin de vie est devenu un moment beaucoup plus rapide et [plus] triste. “Les personnes âgées nous ont donné une leçon. Lorsqu’on leur a dit qu’il fallait qu’ils restent enfermés dans leur chambre, personne ne s’est plaint. Tous l’ont accepté et se sont adaptés à la nouvelle situation”.

Concha Vicente est la cheffe du service de travail social de l’Hôpital Gregorio Marañon et professeure associée à l’Université Complutense [de Madrid]. Son travail à l’hôpital consiste à garantir les droits des citoyens en tant que patients. Elle apporte les ressources et le soutien relationnel. Pas seulement aux personnes économiquement vulnérables. “Nous pouvons aider aussi bien une personne sans abri qui ne sait pas lire que le directeur du SER [Sociedad Española de Radiodifusión (?)]. Imaginez que vous ayez un accident vasculaire cérébral, vous auriez besoin de rééducation et de soutien relationnel parce que tout votre monde se serait écroulé. Nous gérerions tout cela”. Cela et la nécessité d’un contact spirituel ou les mariages in extremis. “Toute la paperasse et la bureaucratie pour cela nous le faisons aussi”.

María Fernández travaille aux Services Sociaux de la mairie de Madrid. “C’est comme le fourre-tout du travail social : ils assistent les mineurs en risque alimentaire, les personnes âgées en situation de maltraitance, d’isolement, l’aide à domicile, l’absentéisme scolaire…” Pour eux, les entretiens empathiques sont très importants, c’est pourquoi ils n’auraient jamais imaginé qu’ils pourraient réaliser leur travail depuis leur domicile. Mais au début de la pandémie, ils ont dû le faire ainsi [en télétravail]. “Avec cette crise, nous avons rencontré un nouveau profil d’usager. Des personnes qui étaient sur la corde raide et qui, maintenant, ont épuisé le peu de revenus qu’ils avaient et qui ont baissé leur niveau [de vie]. Ils ne savent pas comment demander de l’aide”. Ils ne sont pas psychologues, mais ils travaillent avec les émotions. Ils vont au-delà de la couverture des besoins matériels. Leur plus grand défi est de répondre aux besoins qui ont été dissimulés par l’isolement qu’a causé le virus : “Les collèges nous alertent sur certaines situations. Quand les cours ont été suspendus, la communication avec les collèges a été interrompue”.

Pour eux, le défi est qu’il faut [faire] reconnaître qu’ils ne sont pas capables de parvenir à tout faire. Mais ils essaient et pas seulement avec de bonnes intentions. 

Paqui Ramos.

Traduction : Patrick Moulin, alias @dsirmtcom, 8 février 2021.

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