Vocabulaire – Scolastique

Philosophie – Carnet de Vocabulaire


Scolastique (ou Scholastique)

Auteurs – Ouvrages

L’homme possède le libre arbitre, ou alors les conseils, les exhortations, les préceptes, les interdictions, les récompenses et les châtiments seront vains. Pour établir la preuve de la liberté, considérons d’abord que certains êtres agissent sans aucun jugement, comme la pierre qui tombe vers le bas, et tous les êtres qui n’ont pas la connaissance. (…) Mais l’homme agit d’après un jugement ; car, par sa faculté de connaissance, il juge qu’il faut fuir quelque chose ou le poursuivre. Thomas d’Aquin, Somme théologique.

 

Pour comprendre la nature de l’homme, créature privilégiée, saint Thomas reprend la doctrine aristotélicienne de l’âme comme forme du corps. Il n’y a pas de corps sans âme (seulement de la matière informe), et l’âme est bien principe de l’organisation et de la vie du corps. Il montre ainsi que l’homme n’est pas un étranger dans le monde, et qu’il est bien situé à l’horizon du corporel et du spirituel. D. Folscheid, Les grandes philosophies.

Étymologie

Latin scholasticus, du grec skholastikos, relatif à l’école (Larousse étymo.).

Définition

Enseignement des écoles ecclésiastiques, doctrine mettant en lien la théologie (textes sacrés) et la philosophie (grecque, la « lumière de la raison »).

Références

Lalande

Qui appartient à l' »Ecole », c’est-à-dire à l’enseignement philosophique donné dans les écoles ecclésiastiques et les Universités d’Europe du Xe au XVIIe siècle environ. Cet enseignement a pour caractères distinctifs d’une part d’être coordonné à la théologie, de chercher un accord entre la révélation et la lumière naturelle de la raison ; de l’autre, d’avoir pour méthodes principales l’argumentation syllogistique, et la lecture commentée des auteurs anciens connus à cette époque, surtout Aristote.

Saint Thomas d’Aquin (1222-1274) en est le représentant le plus connu.

En un sens péjoratif, se dit soit de ce qui présente un caractère exagéré de formalisme (…) soit de ce qui manifeste une tournure d’esprit scolaire, une tendance à s’enfermer dans des thèses ou des questions traditionnelles formulées une fois pour toutes, au lieu de se renouveler au contact immédiat de l’observation et de la vie.

Morfaux :

 Doctrine de l’Ecole, c’est-à-dire celle qui était enseignée dans les écoles ecclésiastiques et les universités d’Europe du IXe au XVIIe siècle et qui englobait la philosophie, la science et la théologie. Elle a pour caractère essentiel de chercher à accorder la révélation ou foi avec la lumière naturelle ou raison en s’appuyant sur la philosophie grecque, notamment sur celle d’Aristote et sur ses méthodes d’argumentation (Syllogistique).

Péjoratif.(…) Caractère d’une doctrine qui devient pour les successeurs d’un penseur et de sa philosophie une orthodoxie formaliste, immuable dans ses cadres traditionnels.

Godin

Type de philosophie pratiquée durant le Moyen Âge chrétien. La scolastique se caractérise par l’effort de synthèse entre la philosophie grecque (Aristote essentiellement) et la révélation chrétienne telle qu’elle est consignée dans la Bible.

Thomas d’Aquin fut le plus célèbre des philosophes scolastiques.

A la fin du Moyen Âge, à partir de la Renaissance, la scolastique perd son prestige et finit par prendre un sens péjoratif : celui de discipline formelle, exagérément subtile et totalement inutile.

Rosenberg :

L’enseignement scolastique s’appuie d’abord sur le commentaire méthodique d’un texte, la lectio, sous l’autorité d’un maître. Après l’analyse grammaticale et sémantique, on dégage une interprétation à la fois symbolique et morale. Puis vient la disputatio (« la dispute »), un exercice qui suppose à la fois la connaissance de références précises et une réelle compétence logique. Elle commence par une question à laquelle » les étudiants sont invités à répondre en argumentant. Le maître donne ensuite sa solution, puis répond précisément à chaque intervention.

Dsirmtcom, juin 2018.