Philosophie – Carnet de Vocabulaire

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Monisme

Auteurs – Ouvrages :

Aristote, De l’âme, II, I

(…) si l’on a besoin d’une formule qui s’applique en commun à toute âme, ce sera : la réalisation première d’un corps naturel pourvu d’organes. C’est pourquoi l’on a même pas besoin de chercher si le corps et l’âme font un, exactement comme on ne le demande pas non plus de la cire et de la figure, ni, globalement de la matière de chaque chose et de ce qui a cette matière. Car l’un et l’être, dont parle effectivement en plusieurs sens, c’est souverainement la réalisation.

Spinoza, Ethique

Ni le corps ne peut déterminer l’esprit à penser, ni l’esprit ne peut déterminer le corps au mouvement, ou au repos, ou à quelque chose d’autre. (…) l’esprit [l’âme] et le corps sont une seule et même chose, conçue tantôt sous l’attribut de la Pensée, tantôt sous l’attribut de l’Étendue. Livre III, proposition II, et scolie.

Hegel, Encyclopédie des sciences philosophiques

Ce point de vue (…) de la séparation [du matériel – le corps – et de l’immatérialité – l’âme] ne peut donc pas être comme un point de vue ultime, absolument vrai. Bien plutôt, la séparation du matériel et de l’immatériel ne peut être expliquée que sur la base de l’unité originaire des des deux. Tome III, Philosophie de l’esprit.

Berkeley, Principes de la connaissance humaine

Être, c’est être perçu. (…) La matière n’existe pas, rien n’existe hors de l’esprit.

Étymologie

Grec monos, seul, mot créé par Christian Wolff (1679-1754)  (Larousse étymo.).

Définition

Conception philosophique de la réalité fondée sur un principe unique (substance, loi, morale).

Références

Lalande : Se dit de tout système philosophique qui considère l’ensemble des choses comme réductibles à l’unité : soit du point de vue de leur substance, soit du point de vue des lois (ou logiques ou physiques), par lesquelles elles sont régies, soit enfin du point de vue moral.

Morfaux : Toute doctrine remontant à un seul principe, une seule substance pour expliquer la totalité de ce qui est, que ce soit Dieu (panthéisme), la Matière (matérialisme), la Vie (monisme vitaliste), l’Esprit (monisme spiritualiste). Une philosophie est moniste quand elle entend surmonter la dualité de l’âme et du corps, du spirituel et du matériel. Historiquement, le monisme par excellence est le spinozisme (Dieu, c’est-à-dire la Nature).

Godin : Conception philosophique qui réduit la totalité du réel à un principe unique : matière (c’est le matérialisme) ou esprit (c’est le spiritualisme). Le dualisme (il y a deux grands principes), et le pluralisme (il existe une multitude de principes) s’opposent au monisme.

Doctrines philosophiques et monisme

Monisme	Philosophes et doctrines
Dieu	Spinoza, Panenthéisme, Monisme substantialiste
Matérialisme	Démocrite, Épicure, Lucrèce, Atomisme Hobbes, Physicalisme
Vitalisme	Diderot, d’Holbach, Vitalisme matérialiste Stahl, Animisme
Idéalisme/Spiritualisme	Platon, Réalisme des Idées ; Berkeley, Immatérialisme ; Hegel, Toute réalité est esprit

Par opposition

Dualisme, pluralisme.

Bibliographie

L’âme, Coll. Corpus, Flammarion.

Aristote, De l’âme.

Berkeley, Principes de la connaissance humaine.

Hegel, Encyclopédie des sciences philosophiques.

Baruch Spinoza, Ethique.

Monisme, Wikipedia.

Voir aussi

Carnet de vocabulaire philosophique – Dualisme.

Fiches de lecture – L’Ethique – Livre III – De l’origine et de la nature des sentiments.

Notes philosophiques : Lucrèce – La théorie atomiste d’Épicure.

 

Dsirmtcom, novembre 2018.