NC – Albert Camus, Noces

Notes contemplatives de lectureNote contemplative n° 1

Aucune explication verbale ne remplace jamais la contemplation. Saint-Exupéry, Pilote de guerre.

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Notes de lecture

Est-il même à Déméter ce vieil hymne à quoi plus tard je songerai sans contrainte : “Heureux celui des vivants sur la terre qui a vu ces choses.” Voir, et voir sur cette terre, comment oublier la leçon ? p. 15.

Il y a un temps pour vivre et un temps pour témoigner de vivre. Il y a aussi un temps pour créer, ce qui est moins naturel. p. 18.

Il est des lieux où meurt l’esprit pour que naisse une vérité qui est sa négation même. p. 23.

Car pour un homme, prendre conscience de son présent, c’est ne plus rien attendre. p. 26.

Peu de gens comprennent qu’il y a un refus qui n’a rien de commun avec le renoncement. […] Si je refuse obstinément tous les “plus tard” du monde, c’est qu’il s’agit bien de ne pas renoncer à une richesse présente. p. 27.

On vit avec quelques idées familières. Deux ou trois. Au hasard des mondes et des hommes rencontrés, on les polit, on les transforme. Il faut dix ans pour avoir une idée bien à soi – dont on puisse parler. Naturellement c’est un peu décourageant. Mais l’homme y gagne une certaine familiarité avec le beau visage du monde. p.28.

Qu’est-ce que le bleu et que penser du bleu ? C’est la même difficulté pour la mort. De la mort et des couleurs, nous ne savons pas discuter. p. 29.

Le monde finit toujours par vaincre l’histoire. p. 32.

Le contraire d’un peuple civilisé, c’est un peuple créateur. p. 46.

Sentir ses liens avec une terre, son amour pour quelques hommes, savoir qu’il est toujours un lieu où le cœur trouvera son accord, voici déjà beaucoup de certitudes pour une seule vie d’homme. Et sans doute cela ne peut suffire. Mais à cette patrie de l’âme tout aspire à certaines minutes. « Oui, c’est là-bas qu’il nous faut retourner. » p. 47.

Il n’est pas toujours facile d’être un homme, moins encore d’être un homme pur. Mais être pur, c’est retrouver cette partie de l’âme où devient sensible la parenté du monde, où les coups du sang rejoignent les pulsations du soleil de deux heures. Il est bien connu que la partie se reconnaît toujours au moment de la perdre. p. 48.

Tout ce qui exalte la vie, accroît en même temps son absurdité. p. 48.

Car s’il y a un péché contre la vie, ce n’est peut-être pas tant d’en désespérer que d’espérer une autre vie, et se dérober à l’implacable grandeur de celle-ci. p. 49.

Car l’espoir, au contraire de ce qu’on croit, équivaut à la résignation. Et vivre, ce n’est pas se résigner. p. 49.

Vivre, bien sûr, c’est un peu le contraire d’exprimer. p. 53.

Et j’appelle vérité tout ce qui continue. p. 54.

Mais la tristesse dans ce pays [Florence, en Italie] n’est jamais qu’un commentaire de la beauté. p. 56.

Rien n’est plus vain que de mourir pour un amour. C’est vivre qu’il faudrait. p. 58.

Car les mythes sont à la religion ce que la poésie est à la vérité, des masques ridicules posés sur la passion de vivre. p. 63.

Une certaine continuité dans le désespoir peut engendrer la joie. Mais qu’est-ce que le bonheur sinon le simple accord entre un être et l’existence qu’il mène ? p. 65.

Car le sage comme l’idiot exprime peu. p. 69.

Bibliographie

Albert Camus, Noces, Folio Gallimard.

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Dsirmtcom, octobre 2020.

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