Philosophie – Carnet de Vocabulaire

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Matériel

Auteurs – Ouvrages :

Aristote, Métaphysique

J’appelle matière le premier substrat de chaque chose, d’où une chose advient et qui lui appartient de façon immanente et non par accident. I, 9.

Descartes, Principes de la philosophie

La nature du corps en général ne consiste point en ce qu’il est une chose dure, ou pesante, ou colorée, ou qui touche nos sens de quelque façon, mais en ce qu’il est une substance étendue en longueur, largeur et profondeur. II, 4.

L’espace et les cieux sont faits d’une seule matière […] quand même il y aurait une infinités de mondes, il ne seraient faits que de cette matière. II, 22.

Kant, Critique de la raison pure

Ce qui dans le phénomène correspond à la sensation, je l’appelle la matière de ce phénomène ; mais ce qui fait que le divers du phénomène est coordonné dans l’intuition selon certains rapports, je le nomme forme du phénomène [d’où il suit que] si la matière du phénomène ne nous est donnée qu’a posteriori, la forme en doit être a priori dans l’esprit.

Définition

Qui est relatif à la matière (ex. le matériau dont une chose est faite), au contenu de ce qui est dit (ex. la vérité matérielle est conforme aux données réelles).

Références

Lalande :

[Matière :] A. Primitivement les objets matériels que le travail de l’homme utilise ou transforme en vue d’une fin […].

B. Dans les expressions d’origine aristotélicienne et scolastique (et, dans ce cas, toujours opposé à forme) ;

1° Ce qui, dans un être, constitue l’élément potentiel, indéterminé, par opposition à ce qui est actualisé ;

2° Toute donnée, physique ou mentale, déjà déterminée, qu’une activité reçoit et élabore ultérieurement.

C. Au sens moderne (d’origine surtout cartésienne) ; et dans ce cas, opposé tantôt à la forme, tantôt à l’esprit :

1° Si l’on distingue, par abstraction, dans un objet physique : 1. la forme géométrique qui le limite dans l’espace ; 2. ce qui lui donne une réalité concrète, une présence actuelle et individuelle, le premier de ces éléments est appelé sa forme, et le second sa matière. […]

2° Par opposition à l’esprit : ce qui est objet d’intuition dans l’espace et possède une masse mécanique.

Morfaux :

[Matière :] La notion de matière (grec hylê) est introduite en philosophie par Aristote en relation avec celle de forme et de privation de forme. Elle est le support du changement dans la réalité sensible. Elle contient les formes en puissance (comme une mère). […]

L’opposition de la matière et de la forme es d’ailleurs restée usuelle en rhétorique et en esthétique ; dans un discours, un exposé, on oppose ce qui est dit (le contenu, la matière) et la façon de le dire (la forme). La matière est généralement les sujet traité, la discipline enseignée (par opposition à la méthode, à la didactique). En esthétique, la matière est le sujet de l’oeuvre, son contenu, et tout ce à quoi l’artiste donne forme (on dira aussi matériau). […] L’aristotélisme en arrive à l’hypothèse d’une matière première […] en elle-même indéterminée, inconnaissable, échappant à toute expérience sensible. L’expression s’est conservée de nos jours pour désigner les matériaux extraits de la nature que l’industrie utilisera en les transformant (en leur donnant « forme »).

Godin : 

[Matière :] Qui concerne le contenu, par opposition à « formel », qui ne concerne que les conditions matérielles. La vérité matérielle est celle qui correspond aux données empiriques objectives.

[Matériel :] Tout ce qui est réel, constitue la dimension sensible des choses. […] La matière se définit par rapport et par opposition à l’esprit.

Le terme signifie également « contenu » […. En ce sens, il s’oppose à la forme. Kant distinguait la matière e »t le forme de la connaissance : alors que la matière vient de la sensibilité, donc de l’expérience, la forme est selon lui a priori indépendante de l’expérience, inhérente à l’esprit.

Voir aussi

Formel (par opposition).

Dsirmtcom, novembre 2019.