Philosophie – Carnet de Vocabulaire

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Identité

Auteurs – Ouvrages :

Héraclite

[…] on ne peut entrer deux fois dans le même fleuve.

Platon, Cratyle

Héraclite dit quelque part que tout passe et que rien ne demeure ; et, comparant les existants au flux d’un fleuve, il dit qu’on ne saurait entrer deux fois dans le même fleuve. 402 a.

Paul Verlaine, Poèmes saturniens

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant / D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime, / Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même / Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend. Mon rêve familier.

Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

Deviens ce que tu es.

Définition

Caractère de ce qui est identique, unique, le « même » dans le temps.

Étymologie

Larousse étymologique :

[Identifier :] bas latin identificare, latin idem, de même, et facere, faire.

[Identique :] latin médiéval identicus, semblable.

[Identité :] bas latin identitas.

Références

Lalande :

Caractère de ce qui est identique [ce qui est unique, quoique perçu, conçu ou nommé de plusieurs manières différentes].

Caractère d’un individu, ou d’un être assimilable à cet égard à un individu dont on dit qu’il est identique [à lui-même], ou qu’il est « le même » aux différents moments de son existence.

Caractère de deux objets de pensée, distincts dans le temps et l’espace, mais qui présenteraient les mêmes qualités.

Relation, au sens logique, qu’on entre eux deux termes identiques ; formule énonçant cette relation.

Morfaux : 

Identité numérique : elle qualifie un être qui est un et le même (unus et idem) quels que soient les aspects ou les dénominations qui le font connaître.

L’identité qualifie deux ou plusieurs objets qui ne sont distincts que par le nombre (sole numero), qui ont même forme, même grandeur, mêmes propriétés.

L’identité désigne ce qui reste le même dans le temps (dans un certain laps de temps), ce qui est permanent, subsistant, sous le changement (en latin substancia, en grec hypokeinemon).

La corrélation de l’identité et de la différence est une thématique fondamentale dans toute l’histoire de la philosophie. Dès les présocratiques, elle est celle de l’être et du devenir. Parménide pose implicitement le principe d’identité. Quant à la fameuse formule d’Héraclite : « on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve », elle implique l’identité du fleuve toujours différente, sans laquelle il ne pourrait même pas être dénommé, comme le remarque Platon.

Godin :

Terme équivoque qui possède un sens logique (le principe d’identité A = A énonce qu’une chose est ce qu’elle est) e un sens existentiel (celui qui est inclus dans « l’identité personnelle » ou « l’identité collective » – et qui renvoie à la personnalité propre d’uin individu ou d’un groupe).

Opposée à « différence » : l’identité au sens logique exclut la différence. Ne pas confondre identité avec égalité – laquelle admet, et même inclut la différence.

A la différence de l’identité logique, l’identité personnelle (le « moi ») et l’identité collective (le « nous ») sont à la fois multiples et changeantes, voire contradictoires. Une personne, un peuple n’ont jamais d’identité déterminée une fois pour toutes.

Vanhoutte :

Caractère de ce qui est unique, ou en tout point semblable, ou qui demeure le même à travers le temps (identité du moi). Elle exclut l’altérité.

Voir aussi

Egalité ; Différence.

Fiche de lecture – Platon, Le Sophiste ou De l’Être.

Dsirmtcom, février 2020.