Philosophie – Carnet de Vocabulaire

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Egalité

Auteurs – Ouvrages :

Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789

Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. Texte intégral sur Legifrance

Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes

Je conçois dans l’espèce humaine deux sortes d’inégalités ; l’une, que j’appelle naturelle ou physique, parce qu’elle est établie par la nature, et qui consiste dans la différence des âges, de la santé, des forces du corps et des qualités de l’esprit, ou de l’âme ; l’autre, qu’on peut appeler inégalité morale ou politique, parce qu’elle dépend d’une sorte de convention, et qu’elle est établie, ou du moins autorisée par le
consentement des hommes. Celle-ci consiste dans les différents privilèges, dont quelques-uns jouissent, au préjudice des autres, comme d’être plus riches, plus honorés, plus puissants qu’eux, ou même de s’en faire obéir.

Définition

Dans les sociétés humaines, égalité entre les membres : juridique, politique, économique, formelle. Être égal n’est pas être identique.

Étymologie

Gaffiot :

[Aequalitas :] Egalité [supposant comparaison avec d’autres objets] 1. De l’âge. 2. Egalité [sous divers rapports], identité. 3. [En politique] égalité des droits. 4. Egalité de surface [surface unie].

Références

Lalande :

Mathématique. Ce mot y est employé : 1° au sens abstrait (qualité de ce qui est égal) ; 2° au sens concret (formule exprimant l’égalité de deux termes connus : a = b).

Deux objets de pensée ayant une grandeur sont égaux quand ils sont équivalents (quand ils ne diffèrent en rien) au point de vue de cette grandeur.

Par abus, on appelle Egalité géométrique la propriété qu’ont deux figures d’être superposables (tandis que le fait d’avoir la même mesure est appelée d’ordinaire équivalence; mais on dit néanmoins dans le même cas que leurs surfaces sont égales). Cet emploi du mot est impropre et l’on tend de plus en plus à lui substituer en ce sens le terme Congruence.

Logique. […] on appelle égalité logique : 1° Pour deux propriétés, le fait qu’elles s’impliquent mutuellement. 2° Pour deux classes, le fait qu’elles se contiennent mutuellement (ce qui n’arrive que si elles sont identiques). 3° Pour deux concepts, le fait qu’ils ont les mêmes extensions.

Ethique et Politique. Le principe d’après lequel les prescriptions, défenses et peines légales sont les mêmes pour tous les citoyens sans acception de naissance, de situation ou de fortune. (Egalité juridique.)

Le principe d’après lequel les droits politiques, et dans la mesure de leurs capacités l’accession aux fonctions, grades et dignités publiques appartiennent à tous les citoyens sans distinction de classe ou de fortune. (Egalité politique.)

Le fait que deux ou plusieurs hommes ont même fortune, même instruction, même intelligence, même santé, etc. (Egalité réelle, ou encore égalité matérielle, par opposition aux deux catégories précédentes considérées comme constituant une égalité formelle.)

Morfaux : 

Mathématiques. Caractère des grandeurs ou quantités qui peuvent être substituées l’une à l’autre sans qu’il en résulte augmentation ni diminution.

Logique formelle. Egalité logique : se dit : a) de propositions qui s’impliquent mutuellement. b) des concepts qui ont même extension.

Egalité juridique des citoyens devant la loi : « Elle doit être égale pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse » (Déclaration des droits de l’homme, art. 6).

Egalité politique : « La loi est l’expression de la volonté générale, tous les citoyens ont le droit de concourir personnellement par leurs représentants à sa formation. Tous les citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles aux plus hautes dignités, places et emplois publics selon leurs capacités et sans autre distinction possible que celles de leurs vertus et de leurs talents » (même article). Cette dernière phrase pose à la philosophie politique plusieurs questions : celle de la relation établie entre l’homme (universel) et le citoyen (d’un Etat), celle d’une égalité de droits qui fonde une inégalité de rang social, celle d’une égalité dite « arithmétique » (loi du nombre) et d’une égalité proportionnelle à la capacité de chacun. Dans les démocraties contemporaines, la conciliation des aspirations des individus à la liberté et à l’égalité est devenue une question capitale de la vie politique.

Godin :

En mathématiques, deux choses sont égales lorsqu’elles sont interchangeables.

Dans les sociétés humaines, l’égalité est la situation dans laquelle les individus se trouvent lorsqu’ils bénéficient des mêmes droits (égalité juridique), des mêmes chances (égalités sociales), des mêmes conditions de vie (égalité économique).

On ne confondra pas égalité et identité. Deux êtres humains sont forcément différents, ils ne sont jamais identiques (deux jumeaux ne sont pas identiques, les clones, lorsqu’ils existeront, ne le seront pas davantage). L’égalité chez les hommes implique leurs différences.

Voir aussi

Identité ; Différence.

Dsirmtcom, février 2020.