José Martí, La Edad de Oro – I.9. La última página [La dernière page]

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Philosophie – Fiches de lecture

Fiches de lecture n° 36-1-9- José Martí, La Edad de Oro – La última página [La dernière page]


Sommaire

Présentation générale
Premier numéroSecond numéroTroisième numéroQuatrième numéro


La última página [La dernière page]

Source : vocesdehoy.net

La Edad de Oro dit au revoir aujourd’hui avec tristesse à ses amis. L’homme de La Edad de Oro a commencé à écrire longuement, comme on écrit une lettre affectueuse pour une personne qu’on aime beaucoup, et il est arrivé qu’il a écrit plus que ce qui pouvait tenir dans les trente-deux pages. Trente-deux pages, c’est vraiment peu pour converser avec les chers petits, avec ceux qui devront être habiles demain comme Meñique [Poucinet], et courageux comme Bolívar :  ils ne pourront plus être des poètes comme Homère, car les temps actuels ne sont plus comme ceux d’avant, et les Aèdes d’aujourd’hui n’ont plus à chanter les guerres barbares des peuples entre eux pour voir qui est le plus puissant, ni à combattre d’homme à homme pour voir qui est le plus fort : ce que le poète d’aujourd’hui a à faire est de conseiller aux hommes de s’aimer bien, et de peindre toute la beauté du monde de façon que les rimes le décrivent comme s’il était peint avec des couleurs, et châtier avec la poésie, comme avec un fouet, ceux qui veulent ôter leur liberté aux hommes, dérober l’argent du peuple avec des lois scélérates, ou qui veulent que les hommes de leur pays leur obéissent comme des moutons et leur lèchent la main comme des chiens. Les vers ne doivent pas être écrits pour dire que l’on est heureux ou triste, mais pour être utile au monde, en lui enseignant que la nature est belle, que la vie est un devoir, que la mort n’est pas laide, que personne ne doit être triste ni démoralisé tant qu’il y a des livres dans les librairies, de la lumière à chaque période, et des amis et des mères. Celui qui a de la peine, qu’il lise les Vies des hommes illustres de Plutarque, que cela lui donner le désir d’être comme ces hommes d’avant, et même meilleur, parce que maintenant la Terre a vécu plus longtemps, et qu’on peut être un homme avec plus d’amour et de délicatesse. Avant, tout se faisait avec les poings : maintenant, la force est dans le savoir, plus que dans les coups de poing ; même s’il est bon d’apprendre à se défendre, parce qu’il y a toujours des brutes dans le monde, parce que la force donne la santé, et parce qu’il faut être prêt à se battre, pour les temps où un peuple pillard voudra venir voler notre peuple. Pour cela, il est bon d’être fort de corps ; mais pour le reste de la vie, la force est de savoir beaucoup de choses, comme le dit Meñique [Poucinet]. Au temps qu’Homère, celui qui a finalement remporté le siège et est entré dans Troie, ce ne fut pas Ajax avec son bouclier, ni Achille avec sa lance, ni Diomède avec son char, mais Ulysse, qui était un homme habile, qui a pacifié les envieux, et a réfléchi promptement, ce qui n’est pas été le cas des autres.

Avec cette dernière page se passe ce qui arrive avec le premier numéro de La Edad de Oro ; tout ce que l’ami des enfants voulait leur dire, n’y tiendra pas, et c’est dans le numéro du mois d’août que sera publiée une Histoire de l’Homme, racontée par ses maisons, parce qu’il n’y avait pas la place cette fois, une histoire très curieuse, où on raconte comment a vécu l’homme, depuis son premier habitat sur terre, qui fut une grotte dans la montagne, jusqu’aux palais dans lesquels il vit aujourd’hui. Il n’y avait pas non plus de place pour une explication très amusante sur la façon de fabriquer un Couvert de table. Parce qu’il est nécessaire que les enfants ne voient, ni ne touchent, ni ne pensent à rien qu’ils ne sachent expliquer. C’est pour cela que La Edad de Oro est publiée. Et pour toutes les questions qu’ils voudront poser, ici est leur ami.

Ces ultimes pages seront comme l’endroit de confiance de La Edad de Oro, où nous échangerons comme si nous étions en famille. Ici, nous publierons les lettres de nos petits amis : ici nous répondrons aux questions des enfants: ici nous aurons la Bourse des timbres, où celui qui aura des timbres à envoyer, qui voudra en acheter, en faire collection, ou demander tout ce qui l’intéresse sur les timbres, n’aura plus qu’à écrire pour réaliser ce qu’il souhaite. Et de temps en temps, nous aurons ici une visite, le Grand-père Andrés, qui a une boîte merveilleuse avec beaucoup de choses étranges, et il nous montrera tout ce qu’il a dans La Boîte aux Merveilles.

La Edad de Oro


Traduit de l’espagnol par Patrick Moulin @dsirmtcom.

Patrick Moulin, alias @dsirmtcom, avril 2021.

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