José Martí, La Edad de Oro – IV.3. La muñeca negra [La poupée noire]

Retour à la page des Essais Philosophiques Cubains

Philosophie – Fiches de lecture

Fiches de lecture n° 36-IV-3- José Martí, La Edad de Oro – La muñeca negra [La poupée noire]


Présentation générale
Premier numéroSecond numéroTroisième numéroQuatrième numéro

Sommaire


La muñeca negra [La poupée noire]

Sur la pointe des pieds, sur la pointe des pieds, pour ne pas réveiller Piedad, le père et la mère entrent dans la chambre à coucher. Ils viennent en riant, comme deux rustauds. Ils viennent main dans la main, comme deux enfants. Le père vient derrière, comme s’il allait trébucher sur tout . La mère ne trébuche pas ; parce qu’elle connaît le chemin. Le père travaille beaucoup, pour acheter tout pour la maison, et il ne peut pas voir sa fille quand il veut ! Parfois, là-bas au travail, il rit tout seul, ou il devient soudain triste, ou on voit son visage s’illuminer : et c’est qu’il est en train de penser à sa fille : la plume lui tombe des mains quand il pense ainsi, mais aussitôt il commence à écrire, et il écrit si vite, si vite, que c’est comme si la plume volait. Et il fait de nombreux traits à la lettre, et les “o” en sortent grand comme un soleil, et les “g” longs comme un sabre, et les “e” sont au-dessous de la ligne, comme s’ils allaient s’enfoncer dans le papier, et les “s” tombent à la fin du mot, comme une feuille de palmier. Cela tient à ce que le père écrit quand il a beaucoup pensé à la fillette ! Il dit que chaque fois que lui parvient par la fenêtre l’odeur des fleurs du jardin, il pense à elle. Ou parfois, lorsqu’il est en train de travailler sur des histoires de chiffres, ou qu’il transcrit un livre suédois en espagnol, il la voit venir, venir lentement, comme dans un nuage, et elle s’assoit à côté de lui, elle lui retire la plume, pour qu’il se repose un peu, elle lui donne un baiser sur le front, lui tire sur sa barbe blonde, elle cache son encrier : ce n’est qu’un rêve, rien de plus  qu’un rêve, comme ceux qu’on a sans dormir, dans lesquels on voit de très belles robes, ou un cheval vif avec un queue très longue, ou une petite voiture avec quatre chevrettes blanches, ou une bague avec la pierre bleue : le rêve n’est plus, mais le père dit que c’est comme s’il l’avait vue, et qu’après il a plus de force et il écrit mieux. Et la fillette s’en va, elle s’en va lentement dans les airs, qui paraissent remplis de lumière : elle s’en va comme un nuage. 

Aujourd’hui le père n’a pas beaucoup travaillé, car il devait aller dans une boutique :  pourquoi le père irait-il dans une boutique ? Et on dit que par la porte de derrière est entrée une grande boîte : Qui viendra dans la boîte ? Allez savoir ce qui viendra ! Demain, il y a huit ans qu’est née Piedad. La bonne est allée au jardin, et en passant elle s’est piqué le doigt, pour avoir voulu cueillir, pour un bouquet qu’elle faisait, une fleur très belle. La mère dit oui à tout, elle enfile la nouvelle robe et ouvre la cage du canari. Le cuisinier est en train de faire un gâteau, et il découpe en forme de fleurs les navets et les carottes, et il ramène la toque à la blanchisseuse, parce qu’il y avait une tache qui se voyait à peine, mais, « Aujourd’hui, aujourd’hui, madame la blanchisseuse, la toque doit être sans tache !” Piedad ne savait pas, ne savait pas. Elle a vu que la maison était comme au premier jour de soleil, quand s’en va déjà la neige et que sortent les feuilles sur les arbres. Tous ses jouets lui ont été donnés cette nuit, tous. Et le père est rentré très tôt du travail, à temps pour voir sa fille endormie. La mère l’a serré dans ses bras quand elle l’a vu entrer. Et elle l’a vraiment serré dans ses bras ! Demain, Piedad aura huit ans.

La pièce est dans la pénombre, une lumière comme celle des étoiles, qui vient de la lampe de chevet, avec son ampoule de couleur opale. Mais on peut voir, enfouie dans l’oreiller, la petite tête blonde. Par la fenêtre entre la brise, et on dirait que des papillons invisibles jouent avec la chevelure dorée. Cela donne de la lumière à la chevelure. Et la mère et le père arrivent en marchant sur la pointe des pieds. Au sol, le meuble à jouets ! Ce père aveugle, qui trébuche sur tout ! Mais la fillette ne s’est pas réveillée. La lumière lui vient maintenant sur la main ; la main ressemble à une rose. On ne peut pas atteindre le lit ; car tous les jouets sont autour, sur les tables et les chaises. Sur une chaise se trouve le coffre que la grand-mère lui a envoyé à Pâques, plein d’amandes et de massepain : le coffre est renversé, comme s’il avait été secoué, pour voir si quelque amande tombait d’un coin, ou si des miettes de massepain s’étaient cachées dans la serrure ; C’est certainement que les poupées avaient faim ! Sur une autre chaise se trouve de la faïence, beaucoup de faïence et très fine, et dans chaque assiette un fruit peint : une assiette a une cerise, une autre une figue, et une autre un raisin : la lumière vient maintenant sur l’assiette, sur l’assiette à la figue, et on dirait des lueurs d’étoiles : comment cette étoile est-elle arrivée sur les assiettes ? : « C’est du sucre ! » dit le père espiègle : “C’est ça, c’est certain !” : dit la mère, “c’est ça qu’étaient en train de manger les poupées gourmandes, du sucre.” Le nécessaire de couture est sur une autre chaise, tout ouvert, comme si quelqu’un avait réellement travaillé ; le dé à coudre est usé à cause d’avoir tant cousu ! La modiste a beaucoup coupé, car du calicot que lui avait donné sa mère, il ne reste plus qu’un rond avec le bord en pointes, et le sol par là-bas est plein de découpes, ce qu’a raté la modiste, et ici est la blouse qu’elle a commencée à coudre, avec l’aiguille épinglée, à côté d’une goutte de sang. Mais la salle, et le grand jeu, se trouvent sur la table de chevet, à côté du lit. Le coin, là-bas contre le mur, est la chambre à coucher des petites poupées en faïence, avec le lit de leur mère, avec un dessus-de-lit fleuri, et à côté une poupée en costume rose, sur une chaise rouge : la commode est entre le lit et le berceau, avec sa petite poupée de chiffon, couverte jusqu’au nez, et la moustiquaire par-dessus : la coiffeuse est une petite boîte en carton marron, et le miroir est des meilleurs, de ceux que vend la dame pauvre de la confiserie, à deux pour un centime. La salle est devant la table de chevet, et elle a au milieu une table, avec le pied fait d’une bobine de fil, et le dessus d’une coquille de nacre, avec une cruche mexicaine au milieu, de celles qu’amènent les poupées porteuses d’eau de Mexico : et autour quelques morceaux de papier pliés, qui sont des livres. Le piano est en bois, avec les touches peintes ; et il n’a pas de tabouret en thym, ce qui est peu luxueux, mais un avec dossier, fait d’une boîte à bagues, avec le fond fourré de bleu ; et le couvercle cousu d’un côté, pour le dos, doublé de rose ; et par-dessus une dentelle. Il y a des visites, bien sûr, et ce sont de vrais cheveux, dans des robes de soie lilas à quartiers blancs, et des souliers dorés : et ils sont assis sans se pencher, les pieds sur le siège : et la vieille dame, celle qui porte un bonnet couleur d’or, et qui est sur le sofa, a son lève-pied, parce qu’elle glisse du sofa ; et le lève-pied est une petite boîte de paille japonaise, posée à l’envers : sur un fauteuil blanc, sont assises ensemble, avec les bras très raides, deux sœurs de faïence. Il y a un tableau dans la salle, qui a derrière lui, pour ne pas qu’il ne tombe pas, un flacon de parfum : et c’est une fillette au chapeau rouge, portant dans les bras un agneau. Sur le pilier du lit, du côté de la table de chevet, il y a une médaille de bronze, d’une fête qui a eu lieu, avec des rubans français : dans son grand nœud des trois couleurs le médaillon décore la chambre, avec le portrait d’un très beau français, qui vint de France combattre pour que les hommes soient libres, et un autre portrait de celui qui a inventé le paratonnerre, avec le visage de grand-père qu’il avait quand il a traversé la mer pour demander aux rois d’Europe de l’aider à libérer sa terre : voilà la salle, et le grand jeu de Piedad. Et sur l’oreiller, endormie sur son bras, avec la bouche délavée par les baisers, il y a une poupée noire.

Les oiseaux du jardin l’ont réveillée au petit matin. On dirait que les oiseaux se saluent et qu’ils l’invitent à voler. Un oiseau appelle et un autre oiseau répond. Dans la maison il y a quelque chose, parce que les oiseaux se répondent ainsi quand le cuisinier va et vient dans la cuisine, avec le tablier volant sur ses jambes, et la marmite en argent dans les deux mains, sentant le lait brûlé et le vin doux. Dans la maison il y a quelque chose : car sinon, pourquoi y a-t-il, au pied du lit, sa petite robe neuve, la robe couleur perle, et le ruban lilas qu’ils ont acheté hier, et les bas de dentelle ? “Je te dis, Leonor, qu’il se passe quelque chose ici. Dis-le moi, Leonor, toi qui étais hier dans la chambre de maman quand je suis allée me promener. Méchante maman, qui ne t’a pas laissé venir avec moi, car elle dit que je t’ai rendu très laide avec tant de bisous, et que tu n’as pas de cheveux, parce que je t’ai beaucoup peigné ! La vérité, Leonor : tu n’as pas beaucoup de cheveux ; mais je t’aime comme ça, sans cheveux, Léonor : tes yeux sont ce que j’aime, parce qu’avec tes yeux tu me dis que tu m’aimes : je t’aime beaucoup, parce qu’ils ne t’aiment pas. Voyons ! Assise ici sur mes genoux, que j’aime te peigner ! Les bonnes petites filles se peignent dès qu’elles se lèvent. Voyons, les chaussures, ce lacet n’est pas bien fait ! Et les dents : laisse-moi voir les dents. Les ongles : Leonor, ces ongles ne sont pas propres ! Allez, Leonor, dis-moi la vérité : écoute, écoute les oiseaux, on dirait qu’ils dansent. Dis-moi, Leonor, qu’est-ce qui se passe dans cette maison ?” Et le peigne de Piedad lui tomba des mains, alors qu’elle avait déjà fait une tresse pour Leonor ; et l’autre était toute ébouriffée. Ce qui s’est passé, elle l’a vu. Par la porte arriva le cortège. La première était la bonne, avec le tablier bouclé des jours de fête, et la coiffe pour servir à table les jours de visite : elle apportait le chocolat, le chocolat à la crème, le même qu’au le jour de l’an, et les pains sucrés dans une corbeille d’argent : puis la mère est arrivée, avec un bouquet de fleurs blanches et bleues : pas une fleur rouge dans le bouquet, pas une fleur jaune ! Et ensuite est arrivée la blanchisseuse, avec la toque blanche que le cuisinier ne voulait pas mettre et un étendard que le cuisinier lui avait fait, avec un journal et une canne : et il était écrit sur l’étendard, sous une couronne de pensées : “Aujourd’hui Piedad a huit ans !” Et ils l’embrassèrent, l’habillèrent avec la robe couleur perle, et la portèrent, avec l’étendard derrière, dans la bibliothèque de son père, qui avait beaucoup peigné sa barbe blonde, comme si on l’avait peignée très lentement, en arrondissant les pointes et en mettant chaque mèche à sa place. A chaque instant il se penchait à la porte, pour voir si Piedad arrivait : il écrivait, et il se mettait à siffler : il ouvrait un livre, et il restait à regarder un portrait, un portrait qu’il avait toujours sur sa table, et qui était comme Piedad, une Piedad avec une longue robe. Et quand il entendit le bruit des pas, et une voix forte qui arrivait en jouant de la musique dans un cornet en papier, qui sait ce qu’il sortit d’une grande boîte ? Et il alla à la porte avec une main sur le dos, et avec l’autre bras il portait sa fille. Ensuite il dit qu’il sentait comme si dans sa poitrine s’ouvrait une fleur, et comme si s’était allumé un palais sur sa tête, avec des tentures bleues aux franges d’or, et beaucoup de gens avec des ailes : ensuite il a dit tout ça, mais alors, personne ne l’écoutait parler. Jusqu’à ce que Piedad lui saute dans les bras, et qu’elle voulut monter sur son épaule, car dans un miroir il avait vu ce que portait le père dans l’autre main. “Les cheveux sont comme le soleil, maman, comme le soleil ! Maintenant je l’ai vue, maintenant je l’ai vue, elle a une robe rose ! Dis-lui de me le donner, maman : oui c’est un plastron vert, un plastron en velours ! Les bas sont comme les miens, en dentelle comme les miens !” Et le père s’assit avec elle dans le fauteuil, et lui déposa dans les bras la poupée de soie et de porcelaine. Piedad se mit à courir, comme si elle cherchait quelqu’un. “Je reste à la maison aujourd’hui pour ma fillette”, lui dit son père, “et ma fillette me laisse seul ?” Elle cacha sa petite tête dans la poitrine de son bon père. Et pendant très, très longtemps, elle ne l’a pas relevé, même si, véritablement, sa barbe la grattait.

Il y avait une promenade dans le jardin, et un déjeuner avec un vin mousseux sous la treille, et le père était très bavard, s’accrochant à chaque instant à la main de sa maman, et la mère paraissait plus grande, elle parlait peu, et tout ce qu’elle disait était comme de la musique. Piedad apporta au cuisinier un dahlia rouge, et l’épingla à la poitrine de son tablier : à la lavandière elle fit une couronne d’œillets : elle remplit les poches de la bonne avec des fleurs d’oranger, et lui mit dans les cheveux une fleur, avec ses deux feuilles vertes. Ensuite, avec beaucoup de précaution, elle fit un bouquet de myosotis. “Pour qui est ce bouquet, Piedad ?” « Je ne sais pas, je ne sais pas pour qui c’est : qui sait si c’est pour quelqu’un ! » Et elle le déposa au bord du canal, là où l’eau coulait comme du cristal. Elle dit un secret à sa mère, puis puis elle lui dit : “Laisse-moi partir !” Mais sa mère lui dit de façon “capricieuse” : “Et ta poupée de soie, tu ne l’aimes pas ? Regarde son visage, il est très joli : et tu n’as pas vu ses yeux bleus”. Piedad les avait bien vus ; et elle la fit asseoir à table après avoir mangé, la regardant sans se moquer ; et elle lui apprit à marcher dans le jardin. C’était les yeux qui la regardaient : et elle la toucha du côté du cœur : “Mais, poupée, parle-moi, parle-moi !” Et la poupée de soie ne lui parlait pas. “Alors tu n’as pas aimé la poupée que je t’ai achetée, avec ses bas de dentelle, son visage de porcelaine et ses cheveux fins ?” “Si, mon papa, si, elle m’a beaucoup plu. Allons, madame la poupée, allons nous promener. Vous aurez envie de voitures et de laquais, et vous aurez envie de crème de châtaigne, madame la poupée. Allez, allons nous promener.” Mais dès que Piedad fut là où on ne la voyait pas, elle laissa la poupée sur un tronc, le visage contre l’arbre. Et elle s’assit seule, pensive, sans lever la tête, avec le visage entre ses deux petites mains. Soudain, elle se mit à courir, de peur que l’eau n’ait emporté le bouquet de myosotis.

– “Mais, domestique, emporte-moi vite ! ​” – “Piedad, quel est ce genre de domestique ? Tu n’appelles jamais une bonne ainsi, comme pour l’offenser !” – “Non, maman, non : c’est que j’ai très sommeil : je tombe de sommeil. Regarde : j’ai l’impression que la barbe de papa est une forêt : et que le gâteau sur la table me fait tourner, tourner autour, et que les petits drapeaux se moquent de moi : et on dirait que les fleurs de carotte sont en train de danser dans les airs : je suis morte de sommeil : adieu ma mère ! Demain je me lève très tôt : toi, papa, réveille-moi avant de partir : j’ai toujours envie de te voir avant que tu partes travailler. Oh, les carottes ! Je suis morte de sommeil ! Oh, maman, ne tue pas mon bouquet ! Regarde, tu as déjà tué ma fleur !” – “Alors ma fille est en colère parce que je la serre dans mes bras ?” – “Serre-moi, maman ! Papa, serre-moi ! C’est que j’ai très sommeil.” Et Piedad sortit de la bibliothèque, avec la bonne qui portait sa poupée de soie. “La fillette va si vite, elle va tomber ! Qui est celui qui attend la fille ?” – “Qui sait qui m’attend !”  Et elle ne parla pas avec la bonne : elle ne lui dit pas de lui raconter l’histoire de la fille bossue qui s’est transformée en une fleur : elle n’a demandé qu’un jouet, elle l’a mis au pied du lit et elle a caressé la main de la bonne, et elle s’est endormit. La bonne a allumé la lampe de chevet avec son ampoule d’opale : elle est sortie sur la pointe des pieds : elle a fermé la porte avec beaucoup de précaution. Et dès que la porte fut fermée, deux petits yeux brillèrent sur le bord du drap : soudain la couverture blonde s’est soulevée : agenouillée sur le lit, elle donna toute la lumière avec la lampe de chevet, et elle se jeta sur le jouet qui était à ses pieds, sur la poupée noire. Elle l’embrassa, la prit dans ses bras, la serra contre son cœur : “Viens, pauvre petite : viens, ces méchants t’ont laissée ici toute seule : tu n’es pas laide, non, même si tu n’as qu’une tresse : la laide est celle-là, celle qu’ils ont apportée aujourd’hui, celle avec les yeux qui ne parlent pas : dis-moi, Léonor, dis-moi, as-tu pensé à moi ? Regarde le bouquet que je t’ai apporté, un bouquet de myosotis, les plus beaux du jardin. Voilà, sur ma poitrine ! C’est ma poupée jolie ! Et tu n’as pas pleuré ? Ils t’ont laissé si seule ! Ne me regarde pas comme ça, parce que je vais pleurer ! Non, tu n’as pas froid ! Ici avec moi, sur mon oreiller, tu verras comment tu vas te réchauffer ! Et ils m’ont pris, pour que cela ne me fasse pas de mal, le bonbon que je t’avais apporté ! Comme ça, comme ça, bien bordée ! Voyons, mon baiser, avant de t’endormir ! Maintenant, la lampe baisse ! Allons dormir, serrées toutes les deux ! Je t’aime, parce qu’ils ne t’aiment pas !”


Traduit de l’espagnol par Patrick Moulin @dsirmtcom.

Patrick Moulin, alias @dsirmtcom, septembre 2021.

Haut de page

Philosophie, Filosofía, Cuba, #SamediCestPhilosophieCubaine, #SabadoEsFilosofíaCubana, José Martí, La Edad de Oro, Patria, Patrie, Libertad, Liberté

#Philosophie #Filosofía #Cuba #SamediCestPhilosophieCubaine #SabadoEsFilosofía #Martí #EdadDeOro #Patria #Patrie #Libertad #Liberté

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.