Vocabulaire – Monade

Philosophie – Carnet de Vocabulaire


Monade

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(…) quand c’est l’Homme dans son unité qu’on entreprend de poser, ou le Bœuf unique, le Beau unique, le Bien unique, alors l’immense peine qu’à propos de ces unités et de celles qui sont de même ordre on se donne pour les diviser donne lieu à contestation. De quelle manière ? En premier lieu, sur le point de savoir si l’on doit admettre pour des unités de cet ordre une véritable existence ; en second lieu, de savoir comment ces unités, dont chacune existerait toujours identique à elle-même et sans être sujette ni à naître ni à périr, gardent intégralement, de la façon la plus stable cette unicité qu’on leur attribue. Platon, Philèbe ou Du Plaisir, 15 a-b.

La monade, dont nous parlerons ici, n’est autre chose qu’une substance simple, qui entre dans les composés ; simple, c’est-à-dire sans parties (…). Ces monades sont les véritables atomes [les indivisibles] de la nature et, en un mot, les éléments des choses (…). Les monades n’ont point de fenêtres, par lesquelles quelque chose puisse entrer ou sortir [les actions de l’extérieur ne peuvent la modifier]. Leibniz, Monadologie.

Chaque portion de la matière n’est pas seulement divisible à l’infini comme les anciens l’ont reconnu, mais encore sous-divisée actuellement sans fin. Par où l’on voit qu’il y a un monde de créatures, de vivants, d’animaux, d’entéléchies, d’âmes dans la moindre partie de la matière. Chaque portion de la matière peut être conçue comme un jardin plein de plantes, et comme un étang plein de poissons. Mais à chaque rameau de la plante, chaque membre de l’animal, chaque goutte de ses humeurs est encore un tel jardin, ou un tel étang. Ainsi, il n’y a rien d’inculte, de stérile, de mort dans l’univers, point de chaos, de confusion qu’en apparence. Ibid.

Définition

Chez Platon, équivalent aux Idées (Juste, Beau, Bien) du Monde intelligible (voir l’article Platon, République V – Les véritables philosophes).

Chez Leibniz, micro-unités de la matière, éléments les plus simples qui forment les corps composés ; contenant l’ensemble du monde comme harmonie préétablie ; en nombre infini ; à plusieurs degrés : monades nues (matière inerte) ; à perception faible (plantes) ; sensitive (animaux ; raisonnable (homme).  Équivalent de l’atome en physique antique (voir l’article Lucrèce – La théorie atomiste d’Épicure).

Références

Lalande

Terme très ancien, d’origine pythagoricienne, appliqué par Platon aux Idées (…). Il a été rendu célèbre par Leibniz, qui définit la monade « substance simple, c’est-à-dire sans parties, qui entre dans les composés. » Monadologie. « Les monades sont les véritables Atomes de la Nature, et en un mot les éléments simples. » Ibid. Elles sont impénétrables à toute action extérieure, soumises à un changement continuel qui vient de leur propre fonds, et toute douées d’Appétition et de Perception, sans préjudice des facultés plus relevées que possèdent quelques-unes d’entre elles.

Morfaux

Chez Platon, terme d’origine pythagoricienne qui désigne l’Idée comme « éternellement identique à elle-même et soustraite à la naissance et à la mort. » Philèbe.

Terme surtout attaché à la doctrine de Leibniz pour qui les monades constituent les éléments de toutes choses, simples ou composées. (…) du point de vue externe, elles sont des substances simples, c’est-à-dire sans parties, inétendues, sans figure et indivisibles, qui ne peuvent ni commencer ni finir naturellement mais seulement par création ou annihilation, ni non plus être modifiées dans leur intérieur par quelque autre créature. (…) du point de vue interne, elles on chacune le principe interne de leurs changements, mais quant à leurs degrés de perfection, on distingue les monades ou entéléchies simples possédant la perception et l’appétition, qui fait passer d’une perception à une autre, mais sans la mémoire (plantes) ; les monades douées de mémoire ou âmes dont les consécutions imitent la raison (animaux) ; les monades douées de raison ou âmes raisonnables ou esprits, douées par suite d’aperception ou conscience et capables de s’élever à la connaissance de soi et de Dieu, source des existences et des essences (hommes).

Godin

Leibniz utilise ce terme pour désigner une espèce d’atome métaphysique, qui serait à la métaphysique ce que le point est à la géométrie, et ce que l’atome (…) est à la matière. (…) L’univers est une hiérarchie de monades. La plus grande est évidemment Dieu.

Bibliographie

Platon, Philèbe ou Du Plaisir.

Leibniz, Monadologie.

Voir aussi

Platon, République V – Les véritables philosophes

Lucrèce – La théorie atomiste d’Épicure

Dsirmtcom, mai 2017.

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