Vocabulaire – Syllogisme (Aristote)

Philosophie – Carnet de Vocabulaire Philosophique


Syllogisme (Aristote)

Auteurs – Ouvrages :

Aristote, Premiers Analytiques

Il faut dire pour commencer sur quoi porte notre étude et ce qu’elle étudie : elle porte sur la démonstration et elle étudie la science démonstrative. 24 a.

Le syllogisme est un raisonnement (ou : un énoncé) dans lequel, certaines choses étant posées, quelque chose d’autre que ces données en résulte nécessairement par le seul fait que cela est. 24 b [traduction A. Lalande].

Probus, Traité sur les Premiers Analytiques

Il importe de savoir que tout ce qui se démontre, se démontre ou bien par la conséquence, c’est-à-dire en vertu de la règle; ou bien de par la nature des choses, ou bien moyennant les deux conditions réunies. Par exemple : Tout homme est une pierre, toute pierre est une substance, (donc) tout homme est une substance. Cette démonstration se fait en vertu de la règle qui dit que de deux affirmatives universelles, suit une affirmative universelle; mais suivant la nature des choses, il ne se conclut rien (de ce raisonnement), à cause de l’erreur qu’il renferme. Une conclusion peut être inférée de par la nature des choses : par exemple : Socrate est (un être) raisonnable; quelque être raisonnable est mortel; donc Socrate est mortel. [Texte intégral sur le remacle.org].

Définition

Le syllogisme est un raisonnement déductif.  Il vise, par l’argumentation, à affirmer ou nier ce qui est exprimé à propos d’une chose ou d’un être. Classiquement, il se compose de deux propositions, la prémisse majeure et la mineure, suivies d’une troisième, la conclusion, qui est la conséquence des deux premières. Le syllogisme peut aboutir à une vérité certaine ou seulement probable. Le syllogisme le plus répandu se retrouve dans l’ouvrage de Probus, philosophe syrien, Traité sur les Premiers Analytiques : Tous les hommes sont mortels, or Socrate est un homme, donc Socrate est mortel. La fragilité du syllogisme en termes de vérité certaine se démontre dans cette version déformée : Tous les chats sont mortels, or Socrate est mortel, donc Socrate est un chat.

Etymologie

Larousse étymologique :

Latin syllogismus, du grec sullogismos, de sun, avec, et logos, discours.

Littré :

 Du latin syllogismus, qui vient de sullogismos, de sun avec, et logos, raison.

Références

Lalande :

Au sens large, tout raisonnement déductif rigoureux et qui ne suppose aucune proposition étrangère sous-entendue.

Plus spécialement, le syllogisme catégorique simple et incomplexe, qui n’admet que trois termes et trois propositions énonçant entre ces termes des rapports d’attributions. C’est en ce sens qu’on appelle asyllogistiques, non-syllogistiques des raisonnements qui reposent sur le rapport d’égalité, sur la combinaison de deux relations différentes entre elles, etc.

Morfaux :

Type de déduction médiate et formelle telle que, deux propositions appelées prémisses étant posées, on en tire une troisième appelée conclusion qui y est logiquement impliquée […] ; exemple : tout A est B, or C est A, donc C est B ; tout homme (moyen terme) est mortel (grand terme), or Socrate (petit terme) est homme, donc Socrate est mortel. Tout le raisonnement syllogistique consiste dans la découverte du moyen terme. Le syllogisme, en effet, suppose une question, ici : Socrate est-il mortel ? Pour y répondre, il faut trouver un troisième terme, dit moyen, qui ait avec les deux termes de la question des rapports définis, tel qu’en le comparant successivement avec les deux termes, on conclut selon les rapports de convenance (et d’inclusion) ou de disconvenance (et d’exclusion) qu’il présente avec eux, à la convenance ou à la disconvenance des deux termes de la question. Le moyen terme est donc le pivot du syllogisme. Dans la forme, un syllogisme comprend : 1) trois termes unis deux à deux dans trois propositions ; ces termes en raison de leur extension sont dits grand, moyen, et petit terme ; 2) trois propositions, les deux premières dites prémisses, la troisième conclusion. La proposition qui énonce le rapport entre le grand terme et le moyen s’appelle majeure ; celle qui énonce le rapport entre le moyen terme et le petit s’appelle mineure ; celle qui énonce le rapport entre le petit et le grand terme est appelée conclusion. On classe généralement les syllogismes en catégoriques, hypothétiques ou disjonctifs, selon que la majeure exprime une affirmation, une hypothèse ou une disjonction.

Godin :

Raisonnement déductif constitué de trois propositions : une proposition de départ (exemple : tous les hommes sont mortels), une proposition plus particulière (exemple : Socrate est un homme), et une conclusion (donc Socrate est mortel).

Littré :

Argument composé de trois propositions telles que la conséquence est contenu dans une des deux premières, et l’autre fait voir qu’elle y est contenue ; ces trois propositions s’appellent la majeure, qui contient l’attribut de la conséquence ; la mineure, qui en contient le sujet ; et la conséquence ou conclusion.

Voir aussi

Bac Philo : Chapitre III.2. La Démonstration.

Carnet de vocabulaire : Entéléchie.

Doctrines et vies des philosophes illustres : Aristote

Notes contemplatives de lecture : Aristote, Corpus.


Dsirmtcom, décembre 2021.

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