NC – Karl Jaspers, Introduction à la philosophie

Notes contemplatives de lecture – Note contemplative n° 27

Aucune explication verbale ne remplace jamais la contemplation. Saint-Exupéry, Pilote de guerre.


La doctrine de Karl Jaspers est abordée sous l’angle de l’interrogation philosophique dans mon ouvrage « Éloge du point d’interrogation – Tous philosophes ? ».

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Notes de lecture

On n’est d’accord ni sur ce qu’est la philosophie, ni sur ce qu’elle vaut. […] On estime qu’elle concerne chacun et doit être simple et facile à comprendre, ou bien on la croit si difficile que l’étudier apparaît comme une entreprise désespérée. p. 5.

Un signe admirable du fait que l’être humain trouve en soi la source de sa réflexion philosophique, ce sont les questions des enfants. p. 7.

Faire de la philosophie, c’est être en route. Les questions, en philosophie, sont plus essentielles que les réponses, et chaque réponse devient une nouvelle question. p. 10.

Toute philosophie se définit elle-même par sa réalisation. p. 11.

La philosophie est ce qui ramène au centre où l’homme devient lui-même en s’insérant dans la réalité. p. 12.

S’étonner, c’est tendre à la connaissance. En m’étonnant, je prends conscience de mon ignorance. […] Philosopher, c’est s’éveiller en échappant aux liens de la nécessité vitale. p. 16.

[Sans] doute radical, il n’est pas de philosophie véritable. p. 17.

La manière dont l’homme fait l’expérience de l’échec détermine ce qu’il va devenir. p. 21.

[Philosopher], c’est toujours vaincre le monde. p. 22.

Mais je n’existe qu’avec autrui ; seul, je ne suis rien. p. 24.

Chacun [des points de vue philosophiques] contient une part de vérité, et surtout une conception et une méthode de recherche qui apprennent à voir plus clair dans le monde. Mais chacun devient faux lorsqu’il se prétend unique qu’il veut expliquer tout ce qui est par la conception fondamentale qui découle de lui seul. p. 28.

Définir, c’est distinguer une chose d’une autre. p. 30.

L’englobant, c’est donc ce qui, à travers la pensée, ne fait que s’annoncer. Nous ne le rencontrons jamais lui-même, mais tout ce que nous rencontrons, nous le rencontrons en lui. p. 30.

Mon “savoir” ne se transforme pas ; seule change la conscience que j’ai de moi-même. p. 35.

L’effondrement des certitudes solides, mais trompeuses, nous permet alors de planer. Ce qui paraissait un abîme devient l’espace même de la liberté. Le néant apparent se transforme et c’est précisément de là que l’être en soi s’adresse à nous. p. 36-37.

Quand Dieu est mis en doute, le philosophe doit donner réponse : ou alors c’est qu’il ne sort pas de la philosophie sceptique dans laquelle on ne peut jamais faire aucune déclaration, rien affirmer ni rien nier. p. 41.

Dieu n’est jamais ce que nous pouvons imaginer. p. 48.

La philosophie ne donne rien, elle ne peut qu’éveiller, puis elle peut nous aider à nous souvenir, à consolider et à conserver ce qui est déjà en nous. / Chacun comprend en elle ce qu’en somme il savait déjà. p. 52.

L’absolu n’est pas ce qui est voulu, mais ce qui inspire le vouloir. p. 57.

Qu’est-ce que l’homme ? La physiologie étudie son corps, la psychologie étudie son âme, la sociologie l’étudie comme être social. […] Les sciences humaines ont apporté toutes sortes de connaissances, mais non celle de l’homme dans sa totalité. p. 65.

L’homme est en principe plus que ce qu’il peut savoir de soi. p. 66.

Nous ne pouvons pas sincèrement contester le fait que nous prenons des décisions et que par là nous décidons de nous-mêmes, nous sommes responsables. / Celui qui tente de le nier doit s’interdire, s’il est conséquent, toute exigence à l’égard d’autres hommes. p. 66.

Quand je suis vraiment libre, je suis sûr de ne pas l’être par moi-même. p. 67.

[L’orgueil] de posséder la vérité absolue représente le danger mortel pour la vérité au sein du monde. p. 73.

Pour connaître le rang d’un être humain, il faudrait savoir à partir de quelle profondeur lui parle la transcendance qu’il écoute et qui le conduit. p. 76.

Le savoir devient science par la méthode, par l’unité systématique de toutes les connaissances acquises, c’est-à-dire par le progrès accompli, à travers la dispersion, vers la conquête des principes auxquels tout se rattache. p. 78.

Mais le sens caché du savoir scientifique paraît pourtant être le suivant : arriver par la recherche à la limite où s’ouvre au savoir le plus lucide l’espace du non-savoir. Car seul un savoir parfait peut produire le non-savoir authentique. p. 80.

L’être et la connaissance de l’être, la réalité et le langage dont nous nous servons pour parler d’elle, forment donc un réseau de significations diverses. Tout être est pour nous interprété. p. 81.

[Tout] est non-sens. p. 85.

L’homme libre et ouvert à l’être ne voit pas le monde en soi comme un terme ultime. En lui se rencontrent ce qui est éternel et ce qui apparaît dans le temps. p. 85.

L’éternel se manifeste dans le temporel. p. 87.

Dès qu’on formule quelque chose, il faut admettre la discussion. Car lorsque nous pensons, il y a aussitôt deux possibilités : nous pouvons atteindre le vrai ou le manquer. p. 90.

Lorsqu’on énonce les principes de la foi philosophique, l’erreur commence au moment où on les charge d’un sens transmissible tel quel. p. 99.

Le philosophe ne doit pas utiliser son non-savoir comme un moyen lui permettant de se dispenser de toute réponse. p. 100.

Une philosophie moderne ne saurait se développer sans éclairer ce fait que chacun est donné à la réalité d’un temps et d’un lieu déterminé. p. 114.

La tâche de nous faire nous-mêmes, il ne nous est pas permis de nous en décharger sur notre époque, et nous n’avons pas le droit de nous soumettre à elle. p. 115.

[Philosopher, c’est] lutter en toutes circonstances pour son indépendance intérieure. p. 117.

Il n’y a pas de liberté isolée. Là où la liberté existe, elle est aux prises avec la contrainte ; et si celle-ci était complètement vaincue, si tous les obstacles tombaient, la liberté elle-même s’évanouirait. p. 123.

Philosopher, c’est prendre la décision de faire jaillir à nouveau en soi la source vive, de retrouver le chemin de son for intérieur, de s’aider soi-même par une action intime, dans toute la mesure de ses forces. p. 131.

Ainsi je m’oblige à revenir sans cesse au doute : je ne peux être sûr de rien, je n’ai pas le droit de me tenir en moi, à un point soi-disant solide qui me permettrait d’y voir clair et de me juger avec assurance. Ce ne serait là, en effet, que la forme la plus séduisante d’une affirmation de soi contraire à la vérité. p. 134.

Dès lors, philosopher, c’est à la fois apprendre à vivre et savoir mourir. L’insécurité de l’existence temporelle fait que la vie est toujours un essai. p. 135.

Si quelqu’un pense voir clair en tout, c’est qu’il a cessé de philosopher. […] Qui cesse de s’étonner cesse d’interroger. p. 136.

Nous sommes essentiellement en route. p. 139.

Nous devons nous affranchir de la conception selon laquelle la philosophie est en soi et essentiellement une affaire professionnelle. p. 145.

[La] philosophie trouve son sens dans la présence. Nous n’avons qu’une seule réalité, ici et maintenant. p. 155.

L’éternel ne nous est accessible qu’à travers la réalité présente. p. 156.

Bibliographie

Jaspers K., Introduction à la philosophie, Paris, Plon, 2001.

Voir aussi

Carnet de vocabulaire philosophique : Étonnement. ; Question ; Réponse.

Notes contemplatives de lecture : Maurice Merleau-Ponty, Éloge de la philosophie.


Dsirmtcom, mai 2022.

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