Bac Philo – V.3. Le Bonheur – Fiche n° 3. Pascal, Heureux jusqu’à se pendre

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Source : John William Waterhouse, Les DanaïdesWikimedia

Les leçons de Philosophie – Bac Philo – Partie V. La Morale – Chapitre 3. Le Bonheur – Fiche n° 3. Pascal, Heureux jusqu’à se pendre

Fiche n° 3. Pascal, Heureux jusqu’à se pendre

Pascal, Pensées

Tous les hommes recherchent d’être heureux ; cela est sans exception ; quelques différents moyens qu’ils y emploient, ils tendent tous à ce but. Ce qui fait que les uns vont à la guerre, et que les autres n’y vont pas, est ce même désir, qui est dans tous les deux, accompagné de différentes vues. La volonté [ne] fait jamais la moindre démarche que vers cet objet. C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu’à ceux qui vont se pendre.

Et cependant, depuis un si grand nombre d’années, jamais personne, sans la foi, n’est arrivé à ce point où tous visent continuellement. Tous se plaignent : princes, sujets, nobles, roturiers, vieux, jeunes ; forts, faibles ; savants, ignorants ; sains, malades ; de tous pays, de tous les temps, de tous âges et de toutes conditions.

Une épreuve si longue, si continuelle et si uniforme, devrait bien nous convaincre de notre impuissance d’arriver au bien par nos efforts ; mais l’exemple nous instruit peu. Il n’est jamais si parfaitement semblable, qu’il n’y ait quelque délicate différence ; et c’est de là que nous attendons que notre attente ne sera pas déçue en cette occasion comme en l’autre. Et ainsi, le présent ne nous satisfaisant jamais, l’expérience nous pipe, et de malheur en malheur, nous mène jusqu’à la mort qui en est un comble éternel.

Qu’est‑ce donc que nous crie cette avidité et cette impuissance, sinon qu’il y a eu autrefois dans l’homme un véritable bonheur, dont il ne lui reste maintenant que la marque et la trace toute vide, et qu’il essaye inutilement de remplir de tout ce qui l’environne, recherchant des choses absentes le secours qu’il n’obtient pas des présentes, mais qui en sont toutes incapables, parce que ce gouffre infini ne peut être rempli que par un objet infini et immuable, c’est‑à‑dire que par Dieu même ? […]

Pascal, Pensées, Brunschvicg 425.

Introduction

Le bonheur nous pend au cou, mais faut-il aller jusqu’à se pendre pour le bonheur ? Si, pour Descartes, le bon sens la chose la mieux partagée du monde, le bonheur est assurément la chose la plus désirée de ce même monde. Dès l’Antiquité, Aristote considère le bonheur comme le “souverain bien”, le but suprême pour l’homme qui veut être assuré du sentiment d’une vie accomplie. La finalité est donc bien définie, et cette définition semble recueillir l’accord de tous. Il reste à savoir comment y parvenir. N’y a-t-il qu’une seule voie, ou bien comme pour la ville éternelle, tous les chemins mènent-ils au bonheur ? Sommes-nous ainsi garantis d’être récompensé par la sueur qui coulera de notre front lors de cette quête ? Le bonheur est-il même réellement accessible à ces hommes qui sont prêts à tout pour parvenir à sa terre promise ? Enfin, d’où nous vient cet appétit si particulier pour un état réclamant un droit d‘entrée si exorbitant ?

Tous, jusqu’aux pendus

Il est un bien que tout homme cherche à obtenir. Ce “souverain bien”, c’est le bonheur. C’est un bien souverain dans les différents sens de ce dernier terme. Il a autorité sur tous, puisque tous, “sans exception”, le recherchent. Il est situé au-dessus de tout : le terme “souverain” vient du latin médiéval superanus, et dérive de super, ce qui est au-dessus, c’est-à-dire supérieur. Le bonheur a donc un pouvoir suprême, sur tous les êtres humains. Sa souveraineté a pour conséquence que tous dépendent de lui, et que lui ne dépend de rien d’autre que de lui-même. Le “souverain bien” qu’est le bonheur règne donc sur tous : il est omnipotent, autrement dit tout-puissant. Il est aussi omniprésent chez les êtres humains, puisque tous, “sans exception”, sont en quête “d’être heureux”. Le bonheur est la finalité poursuivie par tous, et ici ce sont les moyens qui justifient la fin. Les hommes vont chacun employer des moyens divers, tous motivés par la seule quête du bonheur. Peu importent les moyens, pourvu que le bonheur soit au bout du chemin : atteindre l’ivresse quel que soit le flacon.

Puisque tous visent la même finalité, et que les moyens importent peu, le chemin pourra être si divers que selon les uns ou les autres, il sera même totalement opposé. Pascal donne l’exemple de la guerre, où certains désireront ardemment se rendre, et où d’autres se garderont bien d’être présents et d’y participer. Il décrit notamment cet appétit irrépressible pour les divertissements, censés nous délivrer du malheur de notre condition humaine dans une autre des Pensées :

De là vient que le jeu et la conversation des femmes, la guerre, les grands emplois sont si recherchés. Pascal, Pensés, 139.

Les uns vont donc chercher le bonheur dans la guerre, d’autres dans le jeu ou encore dans d’autres divertissements. C’est le “même désir” qui va inciter les hommes à rechercher d’être heureux, dans ce qu’un psychologue ou un psychiatre pourrai considérer comme des objets transitionnels. L’objet transitionnel, c’est “un objet utilisé par un enfant dès l’âge de 3 ou 4 mois pour représenter une présence rassurante (comme celle de la mère)” (Wikipédia). L’objet n’est donc pas la véritable présence souhaitée, mais un lien, une représentation qui remplit les fonctions de réassurance contre l’angoisse d’être séparé. Si nous revenons à la guerre – pour ou contre -, celle-ci ne va bien évidemment pas être le bonheur lui-même, mais aura pour fonction de le représenter. 

Pascal souligne que la volonté est entièrement focalisée sur ce seul but à atteindre. C’est donc l’objet qui détermine la volonté et non la volonté qui détermine l’objet. La volonté n’est donc pas autonome, c’est-à-dire, au sens étymologique, que ce n’est pas elle seule (auto-) qui se donne sa loi, sa règle de conduite (-nomos). Nous retrouvons cette distinction de la volonté et de l’objet chez Spinoza : ce n’est pas parce qu’une chose est bonne que nous la voulons ; c’est parce que nous la voulons que nous la jugeons bonne (Éthique, II, 9, scolie). Ainsi, l’un voudra la guerre, et l’autre la fuira : ce n’est pas parce que la guerre est bonne que nous la voulons ; c’est notre volonté qui ne cherche qu’à tendre vers le bonheur, où qu’il semble résider. Une autre conséquence est que cette volonté, qui n’est pas autonome, n’est pas non plus libre, puisqu’elle est déterminée par quelque chose d’extérieur à elle, et considéré comme supérieur, “souverain”.

La puissance de cet objet qu’est le bonheur, qui détermine ce que nous voulons, et qui oriente nos actions, est telle que le moyen utilisé pour l’atteindre peut aller jusqu’à la suppression du sujet qui désire. Selon Pascal, nous chercherions le bonheur, jusque dans le suicide, ici par pendaison.  Peut-on être heureux en se donnant la mort ? Rappelons d’abord qu’il s’agit d’un des “différents moyens” qu’emploient les hommes dans leur recherche pour être heureux. C’est un moyen certes radical, mais celui qui va à la guerre, la fleur au mousquet, ne peut ignorer qu’il est possible qu’il y trépasse. Souvenons-nous également que nous avons évoqué que le moyen pouvait avoir l’usage d’un objet transitionnel, qui représente, en l’occurrence, le bonheur, mais qui n’est pas le bonheur lui-même. Celui qui va se pendre choisit un moyen pour atteindre le bonheur. Son but n’est pas alors le suicide, mais peut-être plutôt une délivrance. Il faut sans doute revenir aux propos de Pascal sur le divertissement. Il donne l’exemple de la chasse au lièvre. Ce n’est pas la capture du lièvre qui est recherchée réellement, mais la chasse, la course après ce lièvre, qui détourne du “malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable que rien ne peut nous consoler lorsque nous y pensons de près” (Pensées, 139). Ainsi, le motif qui fait agir celui qui va se pendre est d’atteindre un certain bonheur : ne plus éprouver cette condition misérable, et être consolé de ne plus avoir à y penser, ni à rien d’autre non plus. La “consolation” est ici définitive et irréversible.

Sans la foi, la plainte

Cette recherche du bonheur, commune à tous et dont les raisons d’agir peuvent même conduire à l’irréparable, est à la fois partagée dans l’espace et dans le temps. Tous, contemporains sur la même terre, le recherchent aujourd’hui, comme tous le recherchaient hier. La visée de l’objectif est continue, jusqu’à paraître perpétuelle. Mais c’est en vain que chacun s’essaye à courir après ce bonheur qui semble vouloir demeurer inaccessible, malgré les moyens divers, malgré le désir identique, malgré la volonté déterminée, aux deux sens du terme, farouche et effet d’une causalité. Pascal suggère alors une solution à cette énigme : toutes ces tentatives ont été, sont – et sans doute seront, si l’on envisage les trois composantes classiques du temps – vaines pour une seule et unique raison. Peu importe les moyens, le désir ou la volonté : “sans la foi”, le bonheur restera à jamais inaccessible. Si tous ont essayé et s’y sont heurtés à chaque fois à un échec répété, c’est parce qu’ils n’avaient pas une confiance pleine et entière, cette foi que Pascal définit ailleurs comme un “don de Dieu” mis dans le coeur de l’homme (Pensées, 248). Les raisons, en tant que motifs, sont présentes, mais le “coeur” n’y est pas.

Le but est commun, le désir est identique, et c’est la même la plainte qui émane de tous. L’humanité se rassemble ici autour de ce mur de lamentations. Rien n’y fait : la moralité de la fable de La Fontaine, Les Animaux malades de la peste, trouve ici son maître. Nous pourrions ici la paraphraser de la sorte : “Selon que vous serez puissant ou misérable, /Les jugements de course au bonheur vous rendront semblables”, en ajoutant cette précision “si vous n’avez pas la foi”. La condition sociale – du prince au roturier -, l’âge – vieux ou jeune -, la condition physique – fort ou faible, sain ou malade -, l’éducation – savant ou ignorant -, ni même la culture – de tous pays -, ou l’époque – “de tous les temps” -, ne changeront pas l’impuissance à parvenir au bonheur, sans qu’il soit nécessaire de posséder la foi.

Après l’effort, la mort sans réconfort

Cette longue traversée du désert, sans cesse recommencée, renouvelée en tous temps, semble imperméable à l’usage de la raison. Devant tant d’échecs, devant tant d’efforts déployés par tant d’hommes de toutes origines, il semble qu’il nous soit impossible de comprendre la cause de cet insuccès constamment garanti. Notre raison devrait pouvoir examiner ces défaites, afin de tenter d’en tirer une leçon. Pourtant, notre “impuissance d’arriver au bien” n’a rien à envier à celle de notre incapacité à percevoir les véritables raisons de nos échecs. L’apprentissage par l’erreur ne fonctionne pas ici. Nous répétons inlassablement les mêmes manoeuvres, nous y mettons toutes nos forces, et le résultat  n’est que” toujours plus de la même chose”. Pascal rejoint les thérapeutes systémiques de l’école de Palo Alto : la solution c’est le problème, comme nous l’a déjà suggéré l’auteur des Pensées, et comme il va nous le dire à nouveau à la fin du texte qui fait l’objet de notre étude.

Le piège qui réside dans cette quête vaine se cache, tel le diable de l’adage, dans les détails. Chaque tentative n’est jamais tout à fait la même, et nous feignons d’ignorer qu’elle n’est pourtant jamais tout à fait une autre. Tel le joueur de casino, qui s’accroche toujours à la même machine, la voyant engloutir toute sa fortune au fur et à mesure qu’il la nourrit de ses jetons, et qui continue encore et encore, parce que la chance va bien finir par tourner, le quêteur de bonheur poursuit son inlassable parcours. Il refait dix, fois, cent fois, mille fois, la même manoeuvre, espérant, dans ces micro-changements qu’il croit percevoir, que pour lui aussi, la chance va bien finir par tourner. L’attente du bonheur nous encourage à continuer : “L’attente est en proportion du bonheur qu’elle prépare.” (Michel Dupuy, La Source et le feu). Nous retrouvons ici le principe du divertissement selon Pascal  : l’important dans la chasse au lièvre, c’est le temps de la course ; le temps de l’attente et son présage de bonheur nous fera poursuivre nos efforts, sans en tirer toutefois le moindre apprentissage.

Nous vivons dans ce présent de la quête, de la chasse au lièvre du bonheur. Même si l’attente, la course, nous apporte un certain espoir de parvenir un jour à atteindre notre but, nous accumulons les vaines tentatives, les frustrations répétées. L’expérience de ces tentatives enrobées d’un faux espoir nous “pipe” : la partie est jouée d’avance, et la perte est inévitable. Celui qui chasse “à la pipée” contrefait le cri d’un oiseau pour le leurrer et au final le capturer. Nous croyons entendre le “chant” du bonheur, et tombons dans les rets du malheur, dans un éternel retour de notre impuissance. Pascal décrit même une vie de malheurs itératifs, conduisant inévitablement la mort, “comble éternel” du malheur. C’est une vie d’échec, d’insatisfaction, un jeu truqué sur lequel nul ne voudrait parier s’il en connaissait la réalité, sauf à parier avec Pascal sur un autre terrain de jeu. 

Le gouffre infini

Cet autre terrain de jeu où nous amène Pascal s’inscrit dans le temps, dans un “autrefois. Notre désir immodéré du bonheur et notre incapacité à l’atteindre trouveraient leurs fondations dans un “véritable bonheur” issu de nos origines. Il ne subsisterait dans l’homme qu’un emplacement vide, la cicatrice d’un manque. Cette notion de manque est évoquée par Platon dans Le Banquet. Dans ce récit où les convives dissertent sur la nature de l’Amour, en tant que représenté par Éros, Socrate cherche à accoucher les esprits au moyen de la maïeutique, par le dialogue.

Est-ce que la nature d’Amour est telle qu’il soit amour de quelque objet, ou n’est-il amour de rien ? […] Est-ce le fait de posséder ce dont il a envie et qu’il aime qui lui en donne ensuite envie et amour ? ou bien est-ce le fait de ne pas le posséder ?

Nous voyons deux éléments qui peuvent se rapporter à la quête universelle du bonheur décrite par Pascal : l’objet désiré, et le manque de cet objet. Si un même désir mène celui qui va à la guerre, comme celui qui la fuit, c’est bien qu’il existe un objet de ce désir pour ces deux sujets aux vues différentes. L’objet, c’est donc le bonheur. Le manque se ressent dans l’absence de possession de l’objet désiré. Cela semble une évidence : si nous possédons l’objet désiré, à quoi bon le désirer encore ; on ne désire que ce dont nous éprouvons le manque. Nous désirons d’être heureux, parce que nous ne possédons pas ce bonheur, il nous manque. Mais il reste cette notion de marque et de “trace toute vide” de ce “véritable bonheur” que l’homme aurait possédé “autrefois”. Comment désirer quelque chose dont on n’a pas connaissance, ou dont on n’a pas déjà éprouvé les bienfaits de la possession ? Dans Le Banquet, Socrate aborde ceux qui sont forts, rapides, ou bien portant.

[…] ceux qui sont tels que je disais, qui possèdent ces qualités, ont envie aussi des qualités mêmes qu’ils possèdent. […] n’est-ce pas là justement aimer la chose dont on ne dispose pas encore, dont on n’a pas non plus la possession, que d’en souhaiter pour soi, dans l’avenir, la conservation et la présence ?

Si nous sommes déjà en bonne santé dans le présent, nous souhaitons le rester dans le futur. De même, si nous avons connu la santé dans le passé, nous souhaitons, autrement dit nous désirons les posséder à nouveau. Ainsi, l’homme a connu “autrefois” le “véritable bonheur”, et il ne lui en reste que cette “trace toute vide”, ce manque qu’il veut à tout prix combler, sans pour autant savoir comment y réussir. Si nous nous rapportons à la foi, le “don de Dieu”, déjà évoqué par Pascal, et sans être encore parvenu à la fin du texte étudié, ce “véritable bonheur” semble bien correspondre au jardin d’Eden, au paradis perdu par Adam et Eve, après avoir contrevenu au commandement divin de ne pas toucher au fruit de l’arbre de la connaissance. La marque est là : l’homme est cette créature de Dieu. La trace vide est ce paradis dont l’homme a été chassé, mais dont il a pu éprouver la satisfaction.

Mais alors, comment combler ce vide ? C’est la quête de tout ce qui peut s’apparenter au bonheur perdu : “le jeu et la conversation des femmes, la guerre, les grands emplois”, la chasse au lièvre, en un mot le divertissement. Mais un divertissement ne fait que détourner l’attention, il cache l’absence reflétée par notre condition faible et mortelle. Il pose des artifices devant notre “malheur naturel”. Mais ce qui est présent ne peut être d’aucun secours. C’est même l’inverse qui se produit : les choses présentes ne font que renforcer l’absence, le manque de ce que l’on voudrait ardemment posséder ou éprouver à nouveau. Et ce remplissage sans fin, tel les Danaïdes tentant désespérément de remplir leur tonneau percé, devient un “gouffre infini”. Notre existence est naturellement finie, et cette finitude ne peut être comblée en aucune façon. Tout du moins, elle ne peut être comblée par quelque chose qui soit également fini. L’absence infinie du bonheur était le miroir de l’âme égarée dans un présent fini. Et rien de fini, dans ce présent environnant qui criait après le paradis perdu, ne pouvait combler le manque Rien de fini ne pouvait satisfaire le désir du bonheur. Pour combler un infini, il ne peut y avoir qu’un autre infini. Pascal nous avait suggéré cet infini en soulignant, également en miroir, l’importance de la foi. Sans la foi, nul bonheur véritable n’est accessible, et ne le sera jamais, quand bien même ce bonheur fut éprouvé “autrefois”. Cet “objet infini et immuable”, vers qui la foi guide l’homme, c’est Dieu lui-même. La question qui clôt le texte étudié fait plutôt fonction de réponse. Si l’homme cherche le bonheur au moyen de la foi, il atteindra enfin son but. Et si l’on en croit Pascal, il n’y a pas bien loin – physiquement – à aller : il suffirait de savoir “demeurer en repos dans une chambre”. L’infini, c’est parfois tout près, et donc très accessible : il suffit d’y croire.

Conclusion

Nous voilà parvenu au terme de cette chasse au bonheur. Il nous pendait au cou, voilà que nous le découvrons la chose la plus mal désirée du monde. Il ne suffit pas de vouloir être heureux, il faut savoir comment y parvenir. Les chemins empruntés par les hommes sont des plus divers, même si le désir qui les guide reste identique pour tous. Ils sont même prêts à mourir pour l’atteindre enfin. L’histoire n’est pas récente, loin de là. Elle dure depuis que les hommes ont commencé à arpenter la terre, en quête de ce bonheur si bien caché. Tous le cherchent, du plus grand prince jusqu’au plus humble roturier, et tous sont unanimes à gémir devant cet horizon qui sans cesse se dérobe, tel le mirage du désert. Rien n’assure en effet que l’oasis du bonheur sera bientôt atteint, ni même approché. Les forces engagées laissent place aux malheurs répétés jusqu’au terme de l’être fini qu’est l’homme. Il conserve en lui pourtant ce goût pour un paradis perdu antédiluvien. Il ne l’a point connu, mais lui-même en est la trace. Cette trace de chair et de finitude, c’est celle qu’a laissé un être infini. Et c’est ce seul être divin qui saura apporter le bonheur véritable, en chaussant à ses pieds voyageurs la foi qui transporte les montagnes, et vous comble de ses montagnes de transports.

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4. Le Bonheur – Bibliographie

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Les Fiches de lecture.

Le Carnet de Vocabulaire Philosophique.

Les Citations.

La Grande Bibliothèque Virtuelle de la Philosophie.

Dsirmtcom, juillet 2020.

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