Luz y Caballero, La Vida [La Vie]

Essais Philosophiques CubainsJosé de la Luz y Caballero, Aforismos

La Vida – La Vie

Vienne la vie, d’où qu’elle vienne, sans la vie il n’y a pas de philosophie.

Quand tout est effort, il n’y a pas de vie, mais il y a la vertu. Il n’y a pas de vie sans spontanéité, et sans spontanéité il n’y a pas de société. Quand les efforts naissent de celle-ci, alors ils sont multipliés et couronnés.

L’obscurité du futur, le plus grand présent de la Providence pour l’âme humaine.
Et cependant, l’incertitude est le pire des maux.

Toujours on se jette vers le dénouement dans ce drame de la vie. Semper ad eventum festinat1.
S’il n’y a pas de drame, il n’y a pas de vie.
Et cependant, tandis que dure le drame, ce n’est pas vivre. Mais dans les drames, il y a des tragédies et des comédies.

Pourquoi l’homme se plaint-il de la vie ? Mensonges, déceptions ; douleurs, consolations, qui sont des plaisirs plus doux que ceux de première main.
N’est-ce pas la loi de la Nature ? Roses et épines, clair et obscur. De quoi te plains-tu, alors ? Si une porte se ferme, souvent deux s’ouvrent.
Mais on veut le plaisir, le plaisir et le plaisir, toujours et partout, sans interruption ; et le plaisir physique. Pour quoi ? Pour gagner la satiété, la maladie, la faiblesse physique ou morale.
Sans exercice, il n’y a pas de forces.
Avons-nous d’aventure tout le champ libre ?
Si la lutte n’était pas nécessaire, la quiétude et la mollesse pourraient être conseillées.
L’homme n’a pas besoin de variété dans l’obligation, mais dans la dévotion. En d’autres termes, le plaisir fatigue, le travail satisfait.

Pour vivre dans le monde, il est nécessaire non seulement d’être en lui, mais avec lui et même à travers lui.
Ce ne sont pas ceux qui vivent avec lui qui vivent le plus pour lui.
Vivre pour le monde – vivre pour l’humanité – c’est bien différent.
Messieurs !… Père, Voyez que vous n’y arrivez même pas à deux ! Comment Votre Altesse en veut 200 000 !

La vie, ramer, ramer et sur la rive se noyer.

Comment, pourquoi l’image de la mort surprend-elle tant l’homme ?
Car bien que commune, elle n’est jamais vulgaire.
Emportés par le tourbillon de la vie, les hommes ne pensent jamais à la mort ; tel est l’empire des sens !
Rien n’inspire plus le cœur que de se familiariser avec l’idée de la mort.
Ce serait toujours une bonne règle pour les jouisseurs eux-mêmes. À cet égard, je me souviens d’une devise des armoiries qui disait : « Oser mourir, donne la vie ».

Bibliographie

LUZ Y CABALLERO J. (de la), Obras – Aforismos, La Habana, Ediciones Imagen Contemporánea, 2001.


Traduction et annotations : Patrick Moulin, MardiPhilo.fr, mars 2024.

Essais Philosophiques CubainsJosé de la Luz y Caballero, Aforismos

Haut de page

Philosophie, Filosofía, Cuba, #SamediCestPhilosophieCubaine, #SabadoEsFilosofíaCubana, José de la Luz y Caballero, Aforismos, Aphorismes, Articulo, Article, Vida, Vie

José de la Luz y Caballero, La Vida [La Vie] #Philosophie #Filosofía #Cuba #SamediCestPhilosophieCubaine #SabadoEsFilosofía #Luz #Caballero #Aforismos #Aphorismes #Articulo #Article #Vida #Vie

Note

  1. Semper ad eventum festinat : “Il se hâte toujours vers le dénouement”, Horace, Art poétique. ↩︎

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.