Ah ! qu’il est doux, Au temps de la jeunesse, quand le cours de l’espoir Est encor long, bref celui de la mémoire, De se ressouvenir des choses du passé Quand même elles sont tristes, et que la peine dure.
Catégorie : Poésie
José Lezama Lima, A partir de la poesía [À partir de la poésie]
Ange de la Jiribilla, prie pour nous. Et souris. Fais que cela arrive. Montre une de tes ailes, lis : Réalise-toi, accomplis-toi, sois antérieur à la mort. Veille sur les cendres qui reviennent. Sois le gardien du potens étrusque, de la possibilité infinie. Répète : L’impossible en agissant sur le possible engendre un possible dans l’infini. Et l’image a créé une causalité, c’est l’aube de l’ère poétique parmi nous. À présent nous pouvons pénétrer, ange de la Jiribilla, dans la sentence des Évangiles : “Nous portons un trésor dans un vase d’argile.”
Poésie – Jorge Manrique, ¡Oh, Mundo! Pues que nos matas… [Ô, monde ! Puisque tu nous tues…]
Ô monde ! Puisque tu nous tues, Hors d'ici la vie que tu as donnée à Toute vie ; Mais comme tu nous traites ici, Le meilleur et le moins triste C’est le départ...
Poésie – Raúl Zurita (Chili), Guárdame en ti [Garde-moi en toi]
Garde-moi toujours en toi Tiens-moi en toi, dans le filet d'air qui demeure encore dans ta voix Forte et lointaine Comme les lits glaciaires dans lesquels le Printemps s’écoule.
José Lezama Lima, Preludio a las eras imaginarias [Prélude aux ères imaginaires]
Le poème est le témoignage ou l'image de cet être causal pour la résurrection, vérifiable quand le potens de la poésie, la possibilité de sa création dans l'infini, agit sur le continu des ères imaginaires. La poésie se fait visible, hypostasiée , dans les ères imaginaires, où elle se vit en image, par anticipation dans le miroir, comme la substance de la résurrection.
Poésie – Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, “Non, merci.”
N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît, Et, modeste d’ailleurs, se dire : mon petit, Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles ! Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard, Ne pas être obligé d’en rien rendre à César, Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite, Bref, dédaignant d’être le lierre parasite, Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul, Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !
Poésie – Arthur Rimbaud, Le Dormeur du Val
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Pensiamentos en La Habana
Poésie – Esperanza Ortega, No os diré nunca adiós [Je ne leur dirai jamais adieu]
Je ne leur dirai jamais adieu, Vieilles paroles gaspillées, Aux amis Aux fêtes Aux projets inachevés...
La poésie est…
Langue et langage
Le songe d’un autre songe ?
Je ne sais ce que je sais…
Percevoir, c’est…
Nous mourons comme si…
Fragments du Narcisse
L’héritier est celui qui…
Attendre l’absence…
Une chenille qui monte un escalier…
Naufragés…
Pour grands que soient les rois…
Un tyran qui n’épargne personne…
Poésie – Esperanza Ortega, Piadosamente (Lo que va a ser de ti) [Pieusement (Ce qu’il va en être de toi)]
La vérité est que tu ne sais pas non plus Ce qu’il va en être de toi.
« Le passé me tourmente, et je crains l’avenir. »
Poésie – Giacomo Leopardi, L’Infinito [L’Infini]
E il naufragar m’è dolce in questo mare. (Et m’abîmer m’est doux en cette mer.)