NC – Juan Domínguez Berrueta, La Chanson de l’Ombre

Berrueta, La Chanson de l'Ombre

Donne-moi, lecteur, de la simplicité, donne-moi de la poésie. Et quand tu m’auras ainsi renouvelé… reçois alors ma confession et écoute ma voix qui exhale la chanson de l’ombre.

NC – María Zambrano, Les Clairières du bois

Maria Zambrano, Les Clairières du bois

De tout temps l’être a été caché ; c’est pourquoi l’homme s’est interrogé et a interrogé à son propos. En aurait-il été ainsi, si l’être humain n'avait senti, au fond de lui-même, son être caché ?

José Lezama Lima (1910-1976)

José Lezama Lima (source Wikimedia Commons)

José Lezama Lima a publié deux romans dont le plus connu est Paradiso, des recueils de poésie et des essais. Plusieurs anthologies lui sont consacrées. Il décrit lui-même l’unité de son œuvre : “Tout est un. Mon univers commence par la poésie, continue par l’essai et débouche sur le roman. Il n’y a pas de compartiment étanche entre ces trois choses, car les trois contribuent à une même forme d’expression.”

José Lezama Lima, Confluencias [Confluences]

José Lezama Lima, Las Eras Imaginarias

J'ai vu la nuit comme si quelque chose était tombé sur la terre, une descente. Sa lenteur m'empêchait de la comparer à quelque chose qui descendait un escalier, par exemple. Une marée sur une autre marée, et ainsi sans cesse, jusqu'à ce qu'elle se mette à la portée de mes pieds. La tombée de la nuit s’unissait à l’unique étendue de la mer.

José Lezama Lima, Cortázar y el comienzo de la otra novela [Cortázar et le commencement de l’autre roman]

José Lezama Lima, Las Eras Imaginarias

Cortázar nous fait percevoir comment deux personnages, sans se connaître, peuvent être le contrepoint d’un roman. Puis ils se rencontrent et refusent de faire partie du roman. Ce qui est antérieur à leur rencontre, ce que nous ignorons toujours, forme la démonstration des vrais romans.

José Lezama Lima, Saint-John Perse : historiador de las lluvias [Saint-John Perse : historien des pluies]

José Lezama Lima, Las Eras Imaginarias

La pluie, dans le poème de Saint-John Perse, pour le considérer rapidement dans ses domaines, étoile de mer, méduse dans l’ouïe, accordéon liquide, poème, la pluie est comme la preuve qui accompagne les royaumes. Il semble que chaque type d’aimantation ait non seulement la reconnaissance des pluies, mais aussi qu’elles seraient comme sur le point d'engendrer une descendance titanesque. La pluie est comme une peau, une substance pour provoquer une évaporation, un ambre à la rotation enivrante.

José Lezama Lima, Las eras imaginarias : la biblioteca como dragón [Les ères imaginaires : la bibliothèque comme dragon] – Seconde partie

José Lezama Lima, Las Eras Imaginarias

Ainsi, chaque bibliothèque est la demeure du dragon invisible, elle s’appuie sur la tortue à la carapace lisible. Avec la fragilité du bambou, père du papier, on trace la ligne étendue et la ligne brisée, conjuguant le masculin et le féminin. L'empereur, au centre de la maison du calendrier, est l'égal du lecteur silencieux du Livre des Mutations, le livre des livres de la culture chinoise, où le changement est figé et soufflé dans l'inerte. Et quand il meurt, le Livre conseille de placer dans sa bouche une coquille, qui le transformera en hirondelle.

José Lezama Lima, Las eras imaginarias : la biblioteca como dragón [Les ères imaginaires : la bibliothèque comme dragon] – Première partie

José Lezama Lima, Las Eras Imaginarias

De cette manière le taoïsme chinois avait réalisé avec une simple feuille dorée une immense composition. Il avait réalisé un grand exploit dans la coutume, dans le pavillon où il dit au revoir à la nuit et inaugure le jour. Il réussit ainsi à ce que le tronc ne soit pas greffé dans la terre, mais dans l'eau, esprit des mutations.

José Lezama Lima, Las eras imaginarias : los egipcios [Les ères imaginaires : les Égyptiens]

José Lezama Lima, Las Eras Imaginarias

Il fut donc fatal que l'Égyptien ait eu une idée si proche de la mort, là où la mort dans l'étendue terrestre était à ses côtés, se rendait à lui ou l’assaillait. Pour l’Égyptien préhistorique, la mort n’était pas l’autre vie, mais l’autre terre, qui n'était même pas une zone fixe et invariable, face à laquelle il n'y avait pas de place pour des formes défensives répétées, mais plutôt une zone qui oscillait au gré des caprices des inondations. La vie ne parvenait juste qu'à être une forme de pénétration dans le désert, du triomphe de la terre noire sur la terre rouge, du limon, qui n'est pas encore terre, pénétrant dans le sable, le squelette de la terre aspirée par le soleil.

José Lezama Lima, Introducción a los vasos órficos [Introduction aux vases orphiques]

José Lezama Lima, Las Eras Imaginarias

De la plage, surgissant des rochers, commencent à jaillir des chevaux volants, comme une épée arrachant aux rochers des toiles magiques. Un air de flûte commence à dérouler une chansonnette recueillie par Orphée, tandis que s'éloignent les porteurs de thyrse. La chanson d'Orphée, la flûte panide et les coqs éleusiniens détruisent le sombre manteau de l'ennemi de Psyché. Le chœur répond : savoir son non-savoir est le nouveau savoir...

José Lezama Lima, La imagen histórica [L’image historique]

José Lezama Lima, Las Eras Imaginarias

Ô mon âme, tente juste l'impossible, dirons-nous en agrandissant le revers de la phrase de Pindare, et conduis la Poésie à la résurrection, puisque la connaissance possible s’est convertie en Ouroboros et danse comme le serpent devant la flûte du Malin.

José Lezama Lima, A partir de la poesía [À partir de la poésie]

José Lezama Lima, Las Eras Imaginarias

Ange de la Jiribilla, prie pour nous. Et souris. Fais que cela arrive. Montre une de tes ailes, lis : Réalise-toi, accomplis-toi, sois antérieur à la mort. Veille sur les cendres qui reviennent. Sois le gardien du potens étrusque, de la possibilité infinie. Répète : L’impossible en agissant sur le possible engendre un possible dans l’infini. Et l’image a créé une causalité, c’est l’aube de l’ère poétique parmi nous. À présent nous pouvons pénétrer, ange de la Jiribilla, dans la sentence des Évangiles : “Nous portons un trésor dans un vase d’argile.”

José Lezama Lima, Preludio a las eras imaginarias [Prélude aux ères imaginaires]

José Lezama Lima, Las Eras Imaginarias

Le poème est le témoignage ou l'image de cet être causal pour la résurrection, vérifiable quand le potens de la poésie, la possibilité de sa création dans l'infini, agit sur le continu des ères imaginaires. La poésie se fait visible, hypostasiée , dans les ères imaginaires, où elle se vit en image, par anticipation dans le miroir, comme la substance de la résurrection.

.« Nous n’aurons pas le Temps – Consolation de l’Éphémère ».

À la Une

L’éphémère est une histoire à dormir debout. Tout, tout le temps, prend la forme d’un instant qui ne dure pas, et qui réclame en passant son lot de consolation. Voici l’histoire philosophique dont vous êtes le héros, entouré de divinités de la mythologie grecque, des contes de Pinocchio et d’Alice, et de fables taoïstes. Modeste héraut, je ne fais qu'annoncer : c’est à vous de voir.

Travailleurs de deuxième ligne, prolétaires de seconde classe ? La reconnaissance du Vide

Écrits, nouvelles et contes philosophiques (ou pas) "The female human evolution" - Source : Wikimedia Ainsi, l’être produit l’utile ; mais c’est le non-être qui le rend efficace. Lao Tseu, Tao Te King, § 11. Les temps modernes Dans les adaptations cinématographiques ou télévisées du roman de H. G. Wells, le moment le plus attendu … Lire la suite Travailleurs de deuxième ligne, prolétaires de seconde classe ? La reconnaissance du Vide

Diccionario del Pensiamento Martiano – Temps – Tiempos

José Martí, Diccionario del Pensiamento Martiano

Essais Philosophiques Cubains - Dictionnaire de la Pensée Martinienne Tiempos - Temps Le temps est la succession des instants où les choses existent et où les actes se réalisent. 8 506. Il ne faut pas perdre de temps à essayer ce dont on a de bonnes raisons de croire que cela ne réussira pas. Différer … Lire la suite Diccionario del Pensiamento Martiano – Temps – Tiempos

Diccionario del Pensiamento Martiano – Conscience – Conciencia

José Martí, Diccionario del Pensiamento Martiano

Essais Philosophiques Cubains - Dictionnaire de la Pensée Martinienne Conciencia - Conscience Tout fait de conscience est individuel et contingent. 1 092. Le seul monde redoutable est notre propre conscience, qui nous regarde de près, et de laquelle nous ne pouvons rien esquiver. 1 093. Il doit être lâche celui qui par peur ne satisfait … Lire la suite Diccionario del Pensiamento Martiano – Conscience – Conciencia