NC – Nietzsche, Le Livre du philosophe

Notes contemplatives de lecture – Note contemplative n° 75

Aucune explication verbale ne remplace jamais la contemplation. Saint-Exupéry, Pilote de guerre.

Notes de lecture

À bonne hauteur, c’est tout un : tout ensemble les pensées du philosophe, les œuvres de l’artiste et les bonnes actions. § 16.

Le philosophe ne se tient pas aussi absolument éloigné du peuple qu’une exception : la Volonté veut aussi quelque chose de lui. […] La Volonté tend à la pureté et à l’ennoblissement : d’un échelon à l’autre. § 41.

Un peuple qui devient conscient de ses dangers produit le génie. § 24.

Le philosophe doit reconnaître ce qui fait besoin et l’artiste doit le créer. § 27.

Pour le philosophe tragique s’accomplit l’image de l’existence selon laquelle tout ce qui est du ressort de la métaphysique apparaît comme n’étant qu’anthropomorphique. Ce n’est pas un sceptique. § 37.

À présent la philosophie ne peut plus que mettre l’accent sur la relativité de toute connaissance et sur son anthropomorphisme, comme sur la force partout dominante de l’illusion. § 41.

Si seulement l’humanité employait pour l’éducation et pour l’école ce qu’elle emploie jusqu’à présent pour la construction des églises, si elle tournait maintenant vers l’éducation l’intelligence qu’elle tourne vers la théologie. § 45.

C’est seulement en calculant et seulement dans les formes de l’espace que l’homme a une connaissance absolue ; les limites dernières de tout connaissable sont des quantités, il ne comprend aucune qualité, mais seulement une quantité. § 54.

L’état normal est la guerre : nous ne concluons la paix que pour des époques déterminées. § 56.

[Le philosophe] est contemplatif comme les artistes plastiques, compatissant comme le religieux, logique comme l’homme de science : il cherche à faire vibrer en lui tous les accents de l’univers et à exprimer hors de lui cette symphonie en concepts. § 58.

Penser, c’est un discerner. § 63.

Là où l’on ne peut rien savoir de vrai, le mensonge est permis. § 70.

Le processus de toute religion, de toute philosophie et de toute science envers le monde : il commence par les anthropomorphismes les plus grossiers et ne cesse jamais de se raffiner. § 77.

L’homme connaît le monde dans la mesure où il se connaît : sa profondeur se dévoile à lui dans la mesure où il s’étonne de lui-même et de sa propre complexité. § 80.

Ce n’est pas dans la connaissance, c’est dans la création que se trouve notre salut ! § 84.

Le dernier philosophe, c’est ainsi que je me nomme, car je suis le dernier homme. Personne ne me parle que moi seul et ma voix me parvient comme celle d’un mourant ! § 87.

La mémoire n’a rien à faire avec les nerfs, avec le cerveau. C’est une propriété originelle. Car l’homme porte en lui la mémoire de toutes les générations passées. § 92.

Nous ne connaissons qu’une réalité – celle des pensées. Comment ? Si cela était l’essence des choses ? Si la mémoire et la sensation étaient les matériaux des choses ? § 94.

L’homme dans le monde pourrait réellement se concevoir comme quelque figure sortie d’un rêve et qui se rêve en même temps lui-même. § 95.

La conscience commence avec le sens de la causalité, c’est-à-dire que la mémoire est plus vieille que la conscience. § 97.

La faculté principale me semble être de percevoir la forme, me semble reposer sur un miroir. L’espace et le temps ne sont que des choses mesurées, mesurées sur un rythme. § 107.

Tout savoir naît de la séparation, de la délimitation, de la restriction ; aucun savoir absolu d’un tout ! § 109.

Tout art repose sur le miroir de l’œil. § 112.

Le temps en soi est une absurdité : il n’y a de temps que pour un être sentant. Et de même pour l’espace. Toute forme appartient au sujet. C’est la saisie de la surface à travers le miroir. […] Nous ne pouvons pas nous représenter les choses comme elles sont parce que nous ne devrions justement pas les penser. § 121.

L’humanité a dans la connaissance un beau moyen pour périr. § 125.

La nécessité produit parfois la véracité comme moyen d’existence d’une société. § 133.

Nos sens imitent la nature en contrefaisant celle-ci toujours davantage. / L’imitation suppose une réception, puis une transposition continue de l’image perçue en mille métaphores, toutes efficaces. L’analogue. § 147.

L’œuvre d’art se rapporte à la nature de même façon que le cercle mathématique se rapporte au cercle naturel. § 156.

Nous croyons savoir quelque chose des choses elles-mêmes quand nous parlons d’arbres, de couleurs, de neige et de fleurs et nous ne possédons cependant rien que des métaphores des choses, qui ne correspondent pas du tout aux entités originelles. p. 121.

Tout concept naît de l’identification du non-identique. p. 122.

La logique n’est que l’esclavage dans les liens du langage. p. 136.

L’art traite donc l’apparence en tant qu’apparence, il ne veut donc pas tromper, il est vrai. p. 139.

Toute la philosophie la plus ancienne est comme un étrange labyrinthe que parcourt la raison. Il faut adopter un style de rêve ou de conte. p. 145.

Ma tâche, d’une façon générale : montrer comment la vie, la philosophie et l’art peuvent avoir une relation de profonde parenté, sans que la philosophie devienne plate ni la vie du philosophe mensongère. p. 148.

Bibliographie

NIETZSCHE F., Le Livre du philosophe – Études théorétiques, Paris, GF Flammarion, 2014.

Voir aussi

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Dsirmtcom, septembre 2023.

Notes contemplatives de lecture

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