Philosophie & Filosofía – MardiPhilo.fr
#MardiCestPhilosophie – Le Blog de Patrick Moulin, Philosophe méridien et éphémère – #Philosophie #Filosofía #JeudiCestPoésie #SabadoEsFilosofíaCubana #Filosofonía {🇨🇺🇪🇸🇲🇬}
Il y avait une fois un enfant qui sortait chaque jour, Et au premier objet sur lequel se posaient ses regards, il devenait cet objet, Et cet objet devenait une part de lui-même pour tout le jour ou une partie du jour, Ou pour nombre d’années ou d’immenses cycles d’années.
L’aridité dans le vide, est-ce le premier et le dernier chemin ? Je m’endors, dans le tokonoma j’évapore l’autre qui continue à cheminer.
Dans une nuit obscure d’une fièvre d’amour tout embrasée ô joyeuse aventure dehors me suis glissée quand ma maison fut enfin apaisée...
Si vous me demandez où j’étais je dois dire : “Il arrive que”. Je dois parler du sol que les pierres obscurcissent, du fleuve qui en se prolongeant se détruit : je ne connais que les choses perdues par les oiseaux, la mer laissée en arrière, ou ma sœur qui pleure.
Dis-moi, du temps, résonnant dans ta sphère partielle et douce, entends-tu, par hasard, le sourd gémissement ?...
Elle a des chats réfrigérants et des chats thermiques, ces fantômes élastiques de Baudelaire la regardent si minutieusement que c’est craintivement que María commence à écrire...
Enfant, le fourneau d’où tu as détaché ton nom est à l’abandon tandis que dans le froid tu cherches un abri extérieur à ta propre énergie...
Nous croissons, comme des arbres, à l'intérieur de la trace de nos aïeux....
Danaé tisse le temps doré au bord du Nil, enveloppant les lèvres qui passaient parmi les lèvres et les vols déliés. La main ou la lèvre ou l'oiseau blanchissaient. C'était le cercle dans la neige qui s'ouvrait...
Dans la nuit attendre une visite ou ne rien attendre et voir que le fauteuil avance lentement et s’éloigne de la lampe...
Lettre à un rêveur qui s'ignore Qui jongle avec les "faudrait" et les "y a qu'à" Retourne coucher dans son décor Quand le réel reprend ses droits Vendez-moi une île déserte...
Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ? Un serment fait d’un peu plus près, une promesse Plus précise, un aveu qui veut se confirmer, Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer...
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l'herbe menue : Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le vent baigner ma tête nue...
En passant une seule fois devant ce trou j’ai penché mon front Qui est là Quel chemin est venu finir à cet endroit Quelle vie arrêtée Que je ne connais pas...
Automne malade et adoré Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies Quand il aura neigé Dans les vergers...
À l'heure nue Seulement cela Une seconde de lumière et de paradis...
Le matin allait à peine ouvrir son œil Sur la route où passaient les hommes gigantesques Seul il roulait sa boule parmi les yeux indifférents Toute sa peine est étrangère aux autres et lui ne cherche pas à savoir s'ils en ont...
Tu verras une mer de pierres Tu verras des marguerites dans la mer Tu verras un Dieu de la faim Tu verras la faim...
Ô monde ! Puisque tu nous tues, Hors d'ici la vie que tu as donnée à Toute vie ; Mais comme tu nous traites ici, Le meilleur et le moins triste C’est le départ...
Garde-moi toujours en toi Tiens-moi en toi, dans le filet d'air qui demeure encore dans ta voix Forte et lointaine Comme les lits glaciaires dans lesquels le Printemps s’écoule.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
La vérité est que tu ne sais pas non plus Ce qu’il va en être de toi.
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